jeudi 6 septembre 2012

Expendables 2 : unité spéciale




Alors que le premier épisode de ce qui pourrait bien devenir une franchise et qui réunissait les grandes gloires du cinéma d’action des années 80 oscillait avec plus ou moins de bonheur entre action pure et clin d’œil, ce deuxième opus prend une direction significativement différente. Le tout est de savoir si c’est voulu ou non. Le film commence par un prologue fulgurant qui voit le commando attaquer une base terroriste au Népal pour libérer un milliardaire chinois kidnappé et un mystérieux prisonnier. La séquence est efficace, brutale et spectaculaire et laissait envisager le meilleur pour la suite. Malheureusement il n’en est rien. Car une fois révélée l’identité du prisonnier qui apparait comme un diable sorti de sa boite, c’est à un véritable catalogue de tous les poncifs du genre que nous convie le réalisateur Simon West. Sans parler d’un scénario prévisible au possible et de dialogues qui prêtent constamment à sourire. Tout ce qui caractérise les films d’action les plus basiques et qui agace généralement le spectateur se retrouve concentré en une heure trente, ce qui constitue en soi un véritable tour de force.
Des soldats qui font mouche à tous les coups et qu’aucune balle ne peu atteindre, une certaine misogynie latente, des équipements et des véhicules qui apparaissent comme par enchantement dans les endroits les plus reculés de la planète, une escouade de soldats et un tank anéantis par un seul homme (Chuck Norris certes, mais quand même), des situations désespérées qui se résolvent avec l’apparition d’une sauveur inattendu (par les personnages, car le spectateur lui le voit venir de loin), la jeune recrue qui veut se retirer et dont c’est la dernière mission avant de rejoindre sa fiancée, et qui évidemment meurt en premier (à ce niveau là ce n’est plus un spoiler), la liste est longue et en devient pénible au bout d’une demi heure.
La vieille garde est toujours là et on retrouve avec plaisir ces vieilles trognes pourtant marquées par les années, mais pour ce second épisode, le réalisateur se met en pilote automatique et ne livre que le strict minimum. Jet Li disparait dès le début au profit d’une femme, asiatique elle aussi, Dolph Lundgren fait le comique de service, Bruce Willis et Arnold Schwarzenegger multiplient les clins d’œil à leurs filmographies respectives, quand à Sylvester Stallone, il frôle en permanence la caricature. Encore une fois, seul Jason Statham sauve la mise.
Quand aux nouveaux venus, ce n’est pas mieux. Chuck Norris fait une apparition paresseuse, et Jean Claude Van Damme cabotine comme jamais. Jusqu’à son nom, Vilain, au cas où on ne comprendrait pas son rôle dans l’histoire.
Vendu comme un film d’action, Expendables 2 est en fait davantage une comédie qui caricature le genre qu’un renouveau du film de commando. Pour cela on préférera se tourner du coté de l’Asie et revoir par exemple The Raid. Il reste à savoir si la démarche est volontaire ou non. Quoiqu’il en soit, je passe pour mon tour pour le troisième épisode.

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