jeudi 2 juin 2011

X Men : le commencement

X Men : le commencent voit le jour grâce à la convergence de deux talents.

A la réalisation, Matthew Vaughn à qui l’on doit notamment l’excellent Kick Ass qui traitait déjà de la condition des super héros. A la production et à l’écriture, Bryan Singer, l’homme qui a donné ses lettres de noblesses cinématographiques aux X Men avec deux films impeccablement maitrisés.

Rien d’étonnant alors que X Men : le commencent soit une réussite totale.


Le film raconte les origines des membres fondateurs des X Men et celles de leurs principaux ennemis. Alors que Bryan Singer avait déjà commencé à esquisser la jeunesse d’Erik Lehnsherr, futur Magnéto, dans le premier film, il développe davantage les origines de l’ennemi juré du professeur Xavier, expliquant par la même occasion ce qui l’oppose à son ancien ami.

Plus qu’une haine personnelle, c’est une conception radicalement différente du statu de mutant qui les poussera à s’affronter par la suite. Traumatisé par les expériences des nazis et le meurtre de sa mère, Erik Lehnsherr craint de voir les mutants pourchassés et exterminés comme l’a été le peuple juif durant la Seconde Guerre Mondiale. Considérant que la meilleure défense est l’attaque, il considère les mutants comme une race supérieure (convergeant ainsi involontairement vers l’idéologie nazie qu’il hait plus que tout au monde) qui doit s’imposer et dominer les humains, notamment par la force.

A l’inverse, Charles Xavier met à profit les supers pouvoirs des mutants qu’il rassemble autour de lui pour protéger les humains, même quand ceux-ci se montrent agressifs envers eux.

Le thème central du film est donc cette scission qui ne cesse d’opposer deux camps adverses, deux conceptions du pouvoir. Tout d’abord, les futurs X Men affrontent le Club des Damnés dirigé par Sébastien Shaw dont la soif de pouvoir va jusqu’à le déclenchement d’une troisième Guerre Mondiale. Ensuite, ce sont les X Men eux-mêmes qui se divisent, emmenés par Magnéto d’un coté, Charles Xavier de l’autre. Il apparait alors clairement que la frontière entre le bien et le mal, les bons et les méchants est ténue, et que l’on peut facilement basculer d’un coté comme d’un autre.


X Men : le commencent, tout comme les deux premiers opus des X Men, allie donc avec intelligence grand spectacle et réflexion sur la différence et l’utilisation du pouvoir. Il est fascinant de voir comment le cinéma créé sa propre mythologie en prenant de grandes libertés avec le matériau de base issu des comics. Avec audace et respect Matthew Vaughn nous invite à découvrir les origines du cérébro, de la paralysie du professeur Xavier, de sa relation si particulière avec Mystique, de la quête des mutants par Charles Xavier et Erik Lehnsherr encore amis. C’est l’occasion pour le spectateur averti d’apercevoir une Tornade encore adolescente et un Wolverine déjà fort accueillant !

L’une des grandes réussites du film est de mêler étroitement réalité historique et pure fiction, conférant à la mythologie des X Men un ancrage indéniable dans la réalité. Il est amusant de voir comment les mutants s’affrontent en pleine crise des missiles cubains, et comment les images d’archive des leaders américains et soviétiques se superposent aux personnages du film. Peut être plus que pour ses prédécesseurs, le film demande d’avoir quelques références en matière de super héros.


L’abondance des personnages (le Hurleur, le Fauve, Emma Frost,…), les clins d’œil (Wolverine, Tornade,…) nécessitent d’avoir lu quelques comics pour en apprécier pleinement la saveur. Mais au-delà de ça, X Men : le commencent est un film d’action efficace porté par une interprétation impeccable, des effets spéciaux réussis et une connaissance du sujet qui force le respect.

Plus qu’une adaptation, le film contribue à la construction du mythe X Men et confère aux personnages une complexité et une crédibilité salutaires.

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