Le bon, la brute et le cinglé est un projet atypique, retransposition du western italien et presque homonyme de Sergio Leone par le coréen Kim Jee-Woon qui a déjà œuvré dans le polar stylé et réussi (A bittersweet life) et le film d’épouvante (Deux sœurs).
L’histoire, transposée dans la Mandchourie des années 30, se cantonne à une course poursuite entre une multitude de protagonistes qui, poussés par des motivations diverses telles que la vengeance, l’appât du gain, ou des raisons politiques, cherchent à mettre la main sur une mystérieuse carte au trésor.
Tous ces personnages, militaires ou bandits, gravitent autour du trio annoncé dans le titre, trois personnages liés entre eux par un passé que l’on ne découvrira qu’à la fin.
Le premier reproche que l’on peut faire au film est sa longueur. L’histoire, ou plutôt le pitch qui sert de prétexte à une succession de moments de bravoure, est tellement peu développée que le réalisateur aurait gagné à raccourcir son film d’une bonne demi-heure, à défaut de s’appuyer sur un vrai scénario.
Car si les personnages de la brute et surtout du cinglé interprétés respectivement par Byung-hun Lee et Song Kang-Ho sont bien écrits, habités par les acteurs qui les incarnent et donc intéressants, celui du bon joué par Jung Woo-Sung est d’une incroyable fadeur, terne et sans profondeur. Quand on sait qu’il fait écho au rôle de Clint Eastwood dans Le bon, la brute et le truand, il y a de quoi se sentir frustré.
Kim Jee Woon s’essaie donc au mélange des genres, non seulement en s’attaquant à un représentant mythique du western spaghetti, mais en passant régulièrement de la pure comédie aux gunfights acrobatiques, sans oublier d’impressionnantes scènes de cascades et de poursuites. Il en ressort un film visuellement réussi mais sans réel scénario, une succession de scènes d’anthologie au service d’une intrigue presque inexistante, deux personnages complexes et charismatiques qui mettent d’autant plus en évidence le vide du troisième.
Un mélange des genres qui laisse au final l’impression d’un film inachevé. Un beau spectacle un peu long, pas désagréable mais un peu vain.
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