En 2003, le réalisateur Danny Boyle, déjà épaulé par Alex Garland au scénario,
électrise les morts vivants chers à George A. Romero avec 28 jours plus tard et
ses infectés aussi affamés que mortellement rapides.
Quatre ans plus tard l’espagnol
Juan Carlos Fresnadillo livre une suite plus orientée action avec un clin d’œil
appuyé au Jour des morts-vivants et ses militaires aussi dangereux que les
contaminés qu’ils combattent.
Il faudra donc attendre plus de vingt ans pour
retrouver le duo Boyle - Garland et un monde plus déliquescent que jamais. Car
c’est bien dans la veine postapocalyptique que s’inscrit ce 28 ans plus tard,
film hybride aux multiples références avec pour toile de fond une fascination
évidente pour la mort.
Si Danny Boyle n’a rien perdu de son sens de la mise en
scène et sa direction d’acteurs, c’est bien la patte du scénariste qui s’imprime
à chaque plan. De Annihilation à Civil War en passant par Men, Alex Garland
passé depuis derrière la caméra n’a eu de cesse d’explorer les multiples faces
du deuil et de notre approche de la mort sous toute ses formes.
[Attention
POILER] Alors que Jamie incite (oblige ?) son fils à exécuter des infectés
à l’arme blanche pour son rite de passage à l’âge adulte, c’est pourtant le décès
de sa mère (et l’inversion des rôles qui le précède quand elle l’appelle papa
ou qu’elle lui confie le bébé) qui va véritablement l’obliger à s’émanciper de
sa condition d’enfant pour enfin voler de ses propres ailes et partir explorer
le monde [fin du SPOILER]
Alternant
des scènes de poursuites tendues à l’extrême et des moments de calme tout aussi
réussis (la rencontre avec Eric, les échanges entre Jamie et sa mère), le
réalisateur parsème son film de touches d’humour particulièrement bien sentis
et parvient à un équilibre salutaire entre l’intime et l’horreur.
Mais si le
film parvient à se sortir de situations extrêmes qui pourraient parfois le
faire basculer dans le ridicule, c’est avant tout grâce à une distribution d’acteurs
tous aussi bons les uns que les autres. On ne s’étonnera plus de la justesse du
jeu de Jodie Cormer toujours impeccable, et Alfie Williams dans le rôle du
jeune Spike reste une vraie découverte.
Alors que le film se termine par une
scène absolument WTF sortie d’un film de zombie italiens des années soixante-dix
et annonçant clairement une suite, 28 ans plus tard réussit sur deux tableaux,
celui de prolonger efficacement une saga passionnante entamée vingt ans plus
tôt et d’y apporter une vision suffisamment différente pour explorer de nouvelles
multiples.
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