La fabrique de l’information.
A partir
d’un fait divers archiconnu, la prise d’otages des athlètes israéliens par un
commando de terroristes palestiniens lors des Jeux Olympiques de Munich en 1972
et son issue tragique, le réalisateur Tim Fehlbaum nous
propose de suivre les évènements en temps réels depuis un studio de télévision
à quelques centaines de mètres des lieux du drame, décortiquant ainsi la façon
dont le producteur Geoff va présenter les faits à des millions de téléspectateurs.
Car outre le rappel douloureux de l’un des épisodes les plus marquants du
conflit israélo-palestinien et une mise en perspective pertinente (le fait que
le drame se déroule dans une Allemagne encore traumatisée par les atrocités de
la Seconde Guerre Mondiale est essentiel dans la compréhension du déroulé des évènements),
5 septembre nous invite dans les coulisses de la fabrication de l’information
et de la manière de s’en faire écho sans tomber dans le sensationnalisme ni
dans le voyeurisme.
Bati presque essentiellement sur son montage sec et
nerveux, à l’image des reportages réalisés en temps réel par l’équipe du
directeur de télévision Roone Arledge, le film de Tim Fehlbaum nous embarque
dans un thriller haletant, d’autant plus surprenant que l’on connait l’issu du
drame, dans les pas de journalistes, caméramen et preneurs de son spectateurs
et témoins d’une série d’évènements qui vont tenir en haleine le monde entier.
Suffisamment ramassé sur une durée d’une heure trente cinq et porté par un
casting crédible de bout en bout, 5 septembre se double d’une réflexion
bienvenue sur la responsabilité éditoriale et la manière de présenter et
recevoir une information.
Un sujet plus que jamais d’actualité à l’heure de la
mondialisation et des combats permanents pour préserver l’intégrité des
groupes de presse.
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