samedi 12 octobre 2024

Terrifier 3

Le plus terrifiant dans l’épopée sanglante de Art Le Clown, outre sa propension à la mutilation et aux meurtres les plus déviants, est sans aucun doute l’absence totale de mobile et une mythologie réduite à sa plus simple expression. 
A la différence de ses glorieux prédécesseurs, de Jason à Freddy en passant par Michaël et Chucky, rien ou presque ne vient ici expliquer ou à défaut contextualiser ses débordements. 
Mise à part une vague histoire de démon à la recherche d’une porte pour investir notre dimension, Art Le Clown agit de la manière la plus atroce, gratuite et imprévisible qui soit, le mal à l’état pur sans règle ni morale si ce n’est la mise en scène grand guignolesque de mises à mort de plus en plus barrées. Et en matière de gore et de perversion ce troisième opus n’est pas en reste.
D’une séquence de démembrement à la tronçonneuse en passant par une séance de torture médiévale avec l’assistance involontaire de malheureux rats, Terrifier 3 ne recule devant rien et s’en prend même aux enfants avec une jubilation rarement vue sur grand écran. 
L’introduction d’une comparse au grand clown muet constitue la principale nouveauté de ce nouvel épisode, à tel point qu’elle aurait pu occulter le personnage principal si un montage erratique lui en avait laissé le temps. Vicieuse, craspec et complètement folle, cette version trash d’une Harley Quinn morte vivante aurait mérité un temps d’écran plus long pour exprimer pleinement son incroyable morbidité. 
Souffrant d’un montage hasardeux durant lequel le spectateur se retrouve projeté d’une scène à l’autre sans aucune transition, et d’un scénario réduit à sa plus simple expression, Terrifier 3 joue à fond la carte de la surenchère et du nihilisme, allant jusqu’à trucider la quasi-totalité de son casting pour laisser place à une fin aussi expédiée qu’ouverte et un retour que l’on pressent imminent pour le clown le plus pervers du panthéon horrifique.