Susana est jeune, belle et un brillant avenir de mannequin s’offre à elle. Lorsque sa grand-mère est victime d’un accident cardiaque qui lui fait perdre ses facultés mentales, elle quitte Paris pour se rendre à Madrid et s’occuper d’elle. A la dure confrontation avec la dépendance physique et la vieillesse va bientôt se substituer une peur bien plus insidieuse et une menace qui se précise alors que la date de leur anniversaire commun approche.
En 2007, Rec coréalisé avec Jaume Balagueró portait déjà en son sein les thèmes du nouveau film de Paco Plaza. La déliquescence des corps, l’horreur tapie dans l’ombre, la sorcellerie faisaient de Rec un found footage horrifique d’une efficacité redoutable. Quinze ans plus tard, le réalisateur choisit la vieillesse dans ce qu’elle a de plus tragique comme véhicule de ses peurs.
Le réalisateur adopte une vision frontale de la décrépitude physique en faisant de Vera Valdez, ancienne égérie de Chanel, un personnage mutique tour à tour fragile, horripilant et inquiétant, prisonnière d’un corps à l’abandon qui n’a que trop servi. Face à elle, Almudena Amor passe de la compassion à la lassitude avant de basculer dans l’horreur lorsque des bribes de son enfance lui reviennent dans cette maison dont les murs abritent de bien sombres secrets.
En refusant l’accumulation de jump scares et les facilités d’une bande son racoleuse, Paco Plaza livre un film terrifiant et frontal sur la déchéance physique et les moyens de s’en absoudre. Porté par le jeu de deux actrices exceptionnelles et une mise en scène intelligente, Abuela marque d’une nouvelle pierre blanche le cinéma de genre espagnol.
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