mercredi 1 décembre 2021

House of Gucci

A travers un fait divers sordide et une course au pouvoir qui ne l’est pas moins, Ridley Scott s’attaque à tout un pan de l’Italie, l’empire Gucci. Car derrière la marque emblématique de la haute couture des années 70 et 80, c’est tout un drame qui s’écrit au fil des décennies, celui d’un empire familial qui n’aura de cesse de s’entre déchirer jusqu’à la chute, inéluctable. 

Et c’est bien par le prisme de la déliquescence de la famille et du couple que le metteur en scène choisit d’illustrer son propos. Un tel sujet aux mains du réalisateur de Dernier duel avait de quoi susciter bien des fantasmes et la distribution haut de gamme promettait un écrin à la démesure du drame à venir. Hélas cette maison semble inhabitée. 

En dépit de la prestation de Jared Leto une fois de plus méconnaissable, malgré la présence de Jeremy Irons et Al Pacino toujours impeccables, malgré les efforts de Lady Gaga pour insuffler toute la vulgarité voulue à son personnage, rien n’y fait, on regarde ces échanges de coups bas et de trahisons avec un intérêt poli. Adam Driver incarne un Maurizio Gucci sans passion et le passage éclair de Camille Cottin ne fait que souligner une étonnante retenue qui aseptise totalement son rôle. House of Gucci manque cruellement de folie, un comble pour une tragédie italienne sur fond de scandale et de corruption.

Aucun commentaire: