vendredi 13 octobre 2017

Ça

Adapter au cinéma l’une des œuvres les plus emblématiques de Stephen King tient à la fois de l’épreuve de force et d’un certain confort. 
Si les fans comme les néophytes attendent évidemment le réalisateur au tournant, le roman d’origine foisonne tellement d’idées et de pistes à explorer qu’il parait difficile de ne pas trouver matière à un bon film avec un tel matériau. Et en réalisateur appliqué, Andy Muschietti, déjà metteur en scène d’un sympathique mais sous exploité Mama, livre un film honnête qui tient tous ses engagements sans toutefois dévier ne serait-ce que le temps d’une scène de l’histoire de départ. 
Grace lui en soit rendue diront certains, et il est vrai qu’il n’y a pas grand-chose à jeter dans cette histoire de passage à l’âge adulte, de peurs séminales et de responsabilités. 
Maniant habilement un scénario essentiellement centré sur les enfants, Andy Muschietti réussit à rendre le Clown Grippe-Sou au moins aussi effrayant que dans nos souvenirs. Catalyseurs des peurs les plus intimes de ces adolescents en marge de la société de Derry, la créature qui hante les égouts de la ville cède parfois à la facilité de CGI moins convaincants mais elle reste néanmoins l’une des réussites du film. A ce propos, le clin d’œil au cinquième épisode des Griffes de la Nuit n’est pas innocent puisqu’à l’image d’un certain Freddy Krueger, Grippe-Sou entraine ses victimes dans un monde parallèle et cauchemardesque qui n’est pas sans rappeler cet autre croquemitaine tapi dans les cauchemars de ses victimes. 
Très proche de l’esprit d’un Stand by me pour la description du monde de l’enfance confronté à la violence de ses pairs et aux dures réalités de l’existence, Ça fait cependant l’impasse sur certaines scènes clefs du roman comme ce moment pourtant essentiel durant lequel la jeune Beverly s’offre au groupe afin de les sauver tous. 
Il faudra attendre la deuxième partie de l’histoire consacrée à l’âge adulte pour juger de l’œuvre dans sa globalité mais en dépit d’un certain manque de personnalité on ne peut que saluer ce premier acte parfaitement bien maitrisé.

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