Un peu trop rapidement propulsé nouvelle star montante de l’horreur avec un remake inégal d’Evil Dead, Fede Alvarez revient sur le devant de la scène avec un thriller qui présente à peu près les même caractéristiques. Tendu et sans temps mort, efficace et plutôt bien réalisé, Don’t breathe n’en reste pas moins un huis clos classique qui ne révolutionne pas le genre. Capitalisant sur le thème du chasseur chassé et allant piocher dans quelques références du genre (Cujo, Le sous seul de la peur), le réalisateur uruguayen met en scène trois jeunes adultes issus des classes moyennes de Détroit qui cambriolent des maisons huppées pour s’offrir une vie meilleure. Jusqu’au jour où ils entrent dans la mauvaise demeure. Un film d’épouvante ou d’horreur tient en grande partie au charisme de son méchant et c’est peut-être là l’une des principales faiblesses du film. Si Stephen Lang joue bien son rôle, on ne peut s’empêcher de penser qu’il représentait une menace plus oppressante dans Avatar en militaire jusque boutiste. Son personnage de vétéran psychopathe qui tourne son handicap à son avantage pour traquer ses proies dans le noir ne se révèle vraiment que dans les dix dernières minutes déviantes du film. S’il fonctionne bien sur le papier, la figure de l’aveugle pervers qui utilise principalement des armes à feu n’est jamais vraiment traumatisante. Ajoutons à cela une caméra souvent trop démonstrative (le gros plan sur le marteau lors de la visite de l’atelier par exemple), des mises à mort relativement soft pour un film interdit aux moins de 16 ans, et on en ressort un peu frustré. D’autant plus que le réalisateur se montre doué pour filmer une course poursuite haletante, accumulant les rebondissements jusqu’à un climax poisseux à souhait. Don’t breathe se révèle donc un bon thriller horrifique mais surement trop balisé pour rester dans les mémoires de cinéphiles.
mercredi 12 octobre 2016
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