mercredi 9 mai 2012

Avengers

Réaliser un bon film de super héros est une vraie gageure, les adaptations dignes de ce nom se comptent sur les doigts d’une main. Mais mettre en scène un film choral avec toute une équipe de justiciers devient vite un parcours du combattant pour le réalisateur le plus chevronné. Les références en la matière étaient jusque là les X Men de Brian Singer ainsi que le récent X Men : First Class de Matthew Vaughn.  Bonne nouvelle, Avengers se hisse au niveau de ses glorieux prédécesseurs.  Après plusieurs films plus ou moins réussis mettant en scène les différents membres du groupe, le réalisateur Joss Whedon hérite de la lourde tâche de réunir l’une des plus fameuses équipe de super héros pour la première fois à l’écran.  Que ce soit au niveau des personnages eux même comme de leurs interprètes, il fallait avoir la maitrise nécessaire pour équilibrer les égos de chacun et livrer un film qui comble à la fois les fans de la première heure et les néophytes. Le pari est gagné haut la main.  Le réalisateur arrive en effet à faire exister chaque membre du groupe sans en sacrifier un seul, avant de les réunir pour un titanesque mais néanmoins lisible combat final. Chaque caractère, chaque individualité est parfaitement rendu à l’écran. Le coté play boy et frondeur de Tony Stark, la rigidité morale et le décalage de Captain América, la schizophrénie du docteur Banner et la rage destructrice et incontrôlable de Hulk, la divinité de Thor, le coté manipulateur de la Veuve Noire. Même Loki est doté d’une épaisseur et d’une personnalité que les comics ne laissaient pas vraiment transparaitre. Seul le personnage d’Œil de faucon, qui n’est d’ailleurs jamais nommé dans le film, est un peu sacrifié. C’est d’ailleurs le seul également à qui on n’a pas gardé son costume de combat.
Ceci étant, le film est interprété par un casting de choc, chacun rivalisant de bons mots sans jamais chercher à tirer la couverture à soi. Et des bons mots, les dialogues en regorgent, jouant avec délectation d’un second degré salutaire. Car contrairement à la noirceur de Batman ou à la maturité, voire parfois la gravité des X Men, les Avengers ont toujours été les héros d’aventures plus divertissantes que franchement tragiques.
Avengers reprend donc des moments clefs des comics originaux, comme l’affrontement entre Thor et Hulk, la rivalité latente entre Iron Man et Captain América qui renvoie sans vraiment le dire à Civil War, et même une certaine duplicité chez Nick Fury dont les motivations et les moyens employés pour parvenir à ses fins ne sont pas toujours très clairs.
Alors bien sur, le film se veut tout public et les envahisseurs extra terrestres apparaissent à la fois comme des êtres de chair et de sang et comme des robots. Ce qui exclut toute trace de sang justement, et toute violence trop explicite. La scène finale qui voit l’invasion de notre planète par des créatures lovecratiennes qu’aurait pu combattre Hellboy s’étend un peu en longueur mais on ne s’ennuie pas un seul instant et le réalisateur parvient même à ne pas perdre le spectateur malgré une action foisonnante. Mieux que cela, il s’offre même le luxe de plans osés en filmant un personnage à travers une vitre brisée ou en jouant constamment sur les jeux de miroirs, chose peu commune dans un blockbuster.
En dépit d’une 3D qui une fois de plus n’apporte pas grand-chose mais qui ne gâche pas non plus la vision du film, Avengers est donc une franche réussite et laisse présager une suite imminente. Prions pour qu’elle soit  aussi bonne.

Aucun commentaire: