Un extra terrestre belliqueux prend en chasse une poignée d’hommes et de femmes qu’il massacre, ne laissant qu’un survivant qui arrive à le tuer.
La suite arrive quelques années plus tard, le titre s’enrichit d’un s pour signifier que ce n’est plus une seule mais un groupe de créatures qui affrontent cette fois une équipe de professionnels armés jusqu’aux dents.
Cela vous rappelle quelque chose ? Aliens ?
Oui, mais aussi Predators qui tente de relancer la saga après deux cross over qui s’éloignaient sensiblement des deux premiers épisodes de la série.
Le problème, c’est que quand le scénario d’Aliens est écrit de main de maitre par James Cameron, Walter Hill et David Giler, celui de Predators n’est qu’esquissé par un Robert Rodriguez que l’on a connu moins feignant.
Certes, Nimrod Antal n’est pas James Cameron, mais le réalisateur fait ce qu’il peut avec le matériau qu’il a, réduit ici au strict minimum.
Predators avait tout pour être une série B nerveuse et jouissive. Une histoire intéressante se déroulant sur la planète des chasseurs, une distribution hallucinante, allant de Danny Trejo (merci Robert, entre cousins il faut bien s’aider) à Laurence Fischburne en passant par Walton Goggins échappé de The Shield et Adrien Brody reprenant tant bien que mal le rôle laissé vacant par Arnold Schwarzenegger à la fin du premier opus. Si l’on est sceptique au début, il faut reconnaitre que l’acteur s’en sort plutôt honorablement dans la peau d’un mercenaire individualiste.
Les effets spéciaux sont convaincants et les Predators ont de la gueule, chaque personnage sensé personnifié ce qui se fait de pire en la matière (soldat, membre des escadrons de la mort, yakuza, serial killer, condamné à mort,…) comporte un potentiel suffisamment intéressant pour le combat avec les Predators laisse présager le meilleur.
Hélas, l’histoire déroule les poncifs les plus éculés (le mercenaire qui laisse tomber tout le monde pour sauver sa peau et qui, surprise, revient au dernier moment !), des dialogues frôlant le ridicule (mention spéciale à Topher Grace qui débite les pires banalités sans y croire une seule seconde), des facilités scénaristiques dignes des plus mauvaises sétries Z (Royce, interprété par Adrien Brody, comprend avant tout le monde ce qui va se passer et s’empresse de l’expliquer au groupe, et au spectateur par la même occasion).
Robert Rodriguez traine son histoire depuis quinze ans dans ses cartons, soit dix ans après Aliens et le premier Predator. Il a eut tout le temps de digérer ses influences qui jaillissent partout dans le film.
Les similitudes avec Aliens sont évidentes (un groupe surarmé et entrainé affronte des extra terrestres sur leur propre terrain et se font passer à la moulinette).
Le scénariste producteur n’oublie pas non plus de citer le premier Predator avec la mitraillette au canon rotatif ou le yakuza qui affronte une créature, sabre en main et torse nu (référence au soldat indien du premier épisode).
Mais il a simplement oublié de faire d’un pitch diablement excitant un scénario digne de ce nom. C’est d’autant plus frustrant que le bonhomme est d’ordinaire doué et sincèrement passionné par ce qu’il fait.
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