Si John Lesseter cède la place à Lee Unkrich pour la réalisation de ce troisième volet des aventures de Woody et Buzz, bien entendu tourné en 3D, ce dernier est suffisamment entouré pour que le cahier des charges du studio soit pleinement respecté. Et force est de constater qu’une fois encore, Pixar s’impose comme une référence incontournable du film d’animation.
Alliant avec une réussite rare divertissement et réflexion, les équipes qui entourent John Lasseter parviennent à renouveler le défi. Toy Story 3 est une réussite comme l’étaient les deux premiers épisodes.
La trilogie voit les personnages humains évoluer, en particulier le petit garçon Andy devenu ici un jeune homme qui s’apprête à quitter sa maison (et ses jouets) pour l’université. Se croyant délaissés, ses jouets favoris décident alors de rejoindre une crèche avec l’espoir de jouer de nouveau avec des enfants. Ce sera le début d’une série d’aventures rocambolesques avec comme point d’orgue une fantastique séquence d’évasion digne des meilleurs films du genre.
Une fois encore, nous retrouvons avec le même plaisir tous les personnages qui ont fait le succès des premiers épisodes, avec en prime quelques nouveautés dont Barbie et Ken qui ont enfin la place qu’ils méritent.
Après une ouverture trépidante qui nous propulse dans l’imagination d’un enfant, Toy Story 3 alterne les scènes spectaculaires (l’évasion de la crèche, la décharge), les moments franchement comiques (en particulier avec un Ken en fashion victime et un Buzz hispanique du meilleur effet) ou carrément effrayants. Les personnages de Big Baby et du singe surveillant les caméras semblent en effet sortir d’un film d’épouvante.
Mais la grande réussite du studio vient une fois encore du respect avec lequel ils traient leur histoire, leurs personnages et donc le spectateur. Toy Story 3 nous offre une vraie réflexion sur le temps qui passe, les objets chargés de souvenirs et les personnes qu’on laisse derrière soit, la transmission des valeurs au travers de simples jouets.
Le passage en 3D n’était pas obligatoire et ne se justifie que dans la profondeur de champ qu’il donne au film (tout en obscurcissant l’image), comme c’était le cas pour Là haut.
On pardonnera cette facilité au studio d’autant plus facilement qu’ils ont évité le piège des effets tapes à l’œil comme c’est trop fréquemment le cas ces derniers temps.
John Lasseter et ses équipes ont compris depuis longtemps que l’on peut s’amuser intelligemment et que les parents devaient prendre autant de plaisirs que les enfants dans une salle de cinéma pour assurer le succès d’un film. Pari gagné une fois encore.