mardi 9 mars 2010

Mad Max

Max est flic dans une brigade routière. A bord de son bolide Interceptor, il surveille les autoroutes qui traversent les paysages désertiques d’un futur indéterminé. Max est aussi un père, un mari et un copain. Son univers va s’effondrer lorsque ses proches seront tués par les membres des Aigles de la route, un gang de motards dégénérés. La fragile frontière qui le séparait des délinquants qu’il poursuivait éclate lorsqu’il entame sa croisade vengeresse.
Alors que les films de vigilante prennent habituellement pour cadre le milieu urbain, George Miller choisit le désert australien pour cadre de son histoire. Plus qu’un film de vengeance, Mad Max brasse de nombreux thèmes et mélanges les genres. Western lors de l’arrivée des motards en ville, film de vengeance et d’anticipation, film d’action pure et réflexion sur la nature humaine, Mad Max est tout cela à la fois.
Car comme le dit Max, seul son insigne le sépare de ceux qu’il appréhende, et l’animal qui sommeille en lui ne tarde pas à prendre le dessus sur son humanité quand on s’en prend à ceux qui l’aiment et qui constituent son monde. Preuve en est le masque de monstre en latex qu’il utilise pour faire rire sa femme. Lorsqu’i retourne chez lui après le drame, ce même masque entre ses mains symbolise l’animal qu’il est en train de devenir.
Faut-il se changer en monstre pour détruire d’autres monstres ? C’est la question dérangeante que pose le réalisateur, illustrant ses propos avec une maitrise formelle surprenante. La course poursuite qui ouvre le film est à ce titre exemplaire. Cadrée en plan serrés à l’intérieur de la voiture des fugitifs et de celle de Max, la scène fait s’alterner des travellings vertigineux et des plans larges qui rendent magnifiquement compte du travail réalisé par les cascadeurs.
Utilisant pleinement les paysages majestueux du désert australien qui s’opposent à l’espace réduit de l’intérieur des voitures, George Miller fait de son film un opéra rock où le rugissement des moteurs se substitue aux sons de l’orchestre.
Lorsque la voiture de Max franchit le panneau orné d’une tête de mort lui signifiant qu’il pénètre en zone dangereuse, c’est son destin qui bascule et qui l’amène vers les épisodes suivants. Car Mad Max n’est que le prélude au déchainement de violence quasi cartoonesque de Mad Max 2, véritable apothéose, délire baroque qui reste le modèle définitif du film post apocalyptique. Si Max s’égare un peu dans un troisième volet moins convaincant, nous attendons son retour avec impatience dans un Fury Road en préparation.

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