Le scénario de Monstres contre Aliens part du même postulat que la Ligue des Gentlemen Extraordinaires de Alan Moore. Un groupe de créatures considérées comme des monstres par la société est envoyé par le gouvernement pour lutter contre une invasion extra terrestre.
A la différence de la bande dessinée, les monstres ne sont pas des figures de la littérature fantastique (l’homme invisible, Mina Harker, Mister Hide, Allan Quatermain, Dorian Gray et le capitaine Nemo), mais des références directes aux films de monstres des années 50.
L’héroïne Susan Murphy n’est autre que le personnage de l’Attaque de la femme de 50 pieds, le docteur Cafard est la Mouche Noire, Bob est le Blob, Insectosaure renvoie à Mothra (la mite géante qu’affronte Godzilla) et le Chainon manquant à l’Etrange créature du lac noir. Ces références sont clairement citées lors des flashes back présentant chaque personnage à Susan Murphy. Parmi les autres citations, notons que l’extra terrestre belliqueux semble tout droit sorti du Mars Attack de Tim Burton.
Outre ces références qui raviront tous les amateurs de fantastique, l’aspect politique du film n’est pas en reste en nous présentant un président des Etats Unis complètement irresponsable qui confond le bouton déclenchant l’attaque nucléaire avec celui de la machine à café.
Parsemé de moments de bravoure comme la bataille du pont digne des meilleurs Godzilla, Monstres contre Aliens verse parfois dans le pur délire lorsque le président improvise un morceau de musique à l’orgue pour entrer en contact avec les aliens (entre Rencontre du troisième type et E.T.), ou quand le docteur Cafard se met à décrypter le code donnant accès à l’unité centrale du vaisseau en dansant sur des touches de couleur.
Le film se regarde donc sur deux niveaux. Les plus petits seront ravis du spectacle drôle et enlevé que constitue cette nouvelle production des studios Dreamworks, les plus grands se délecteront de son aspect référentiel, de ses critiques politiques ou de la remise en question du couple que constituent Susan et Derek.
Bien sur, la comparaison avec les productions Pixar est inévitable et force est de constater qu’une fois de plus Dreamworks n’atteint pas la grâce de ses concurrents. Que ce soit dans la représentation des personnages humains, les scènes d’action ou la maitrise de l’histoire, chaque production Pixar (citons par exemple les Indestructibles qu’un Brad Bird hisse au niveau de chef d’œuvre) impose un niveau de qualité à chaque fois inégalé.
Pourtant, contrairement à Kung Fu Panda, les personnages sont cette fois plus attachants car plus développés, le second degré est plus assumé. Il en résulte un film réussi, pas encore un sommet du genre mais un spectacle tout à fait sympathique.
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