samedi 16 février 2008

Death sentence

Death Sentence s’inscrit en droite ligne dans la tradition des films de Vigilante qui ont fleuri dans les années 70 – 80.
Du Droit de tuer (Exterminator) aux Justicier dans la ville, ces œuvre souvent brutales et sans concessions mettaient en scène des citoyens ordinaires qui, suite à un traumatisme infligés à eux même ou à des proches, décidaient de prendre les armes pour se faire justice eux même, et dans la foulée nettoyer le ville de quelques délinquants plus ou moins dégénérés.
Ici, Kevin Bacon incarne un père de famille tranquille et un citoyen américain que l’on devine model. Suite au meurtre de son fils aîné et devant la perspective d’une justice qui lui semble trop clémente, il décide de tuer le meurtrier. Le frère de ce dernier et son gang l’entraîne alors dans une spirale de violence destructrice et sans issue.
Le problème avec ce genre à part entière se trouve souvent dans une morale douteuse (œil pour œil) que le spectacle de sadiques, violeurs et dealers en tous genre se faisant allègrement massacrer ne parvient pas à totalement masquer. James Wan a l’intelligence de nous proposer à la fois un film d’action teigneux, un polar hard boiled à la violence sèche, et une réflexion pertinente sur la violence, l’auto justice et ses conséquences.
En effet, en faisant le choix d’emprunter la voie de la vengeance, Nick va par là même sacrifier sa famille et perdre tout ce qu’il lui restait d’humanité. C’est d’ailleurs ce que lui dit le chef de gang à la fin de leur règlement de compte, tu ressembles à l’un des notre. Contrairement à un Contre Enquête aux relents nauséabonds, Death Sentence n’exalte donc ni la légitime défense ni la violence. Il suffit pour s’en convaincre de voir l’état physique et psychologique de Nick à la fin de son épopée sanglante. Ses agresseurs, en le forçant à devenir aussi bestial qu’eux et à employer la même violence aveugle, ont remporté la vraie victoire.
Mais si Death Sentence incite à la réflexion, c’est avant tout à un film d’action puissant ponctué de scènes intenses où les coups font mal, où les décharges de fusil de chasse et de pistolets à gros calibres emportent les membres. La scène finale de fusillade dans l’immeuble abandonné, teintée d’une lumière rouge qui préfigure l’enfer qui va s’y déchaîner, est en cela un modèle d’efficacité. Ajoutons à cela la présence d’un John Goodman immense, à tous les sens du terme, et nous obtenons un film de genre réussi qui prouve qu’un spectacle efficace peut s’accompagner d’une réflexion intelligente sur un sujet on ne peut plus risqué.

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