Le film débute de façon assez classique par la présentation de Rambo qui coule des jours paisibles en capturant des serpents venimeux dans le nord de la Thaïlande. Cette retraite sera bien sur interrompue par l’appel à l’aide d’un groupe d’humanitaires emprisonnés et torturés en Birmanie. D’abord réticent et sceptique quand à l’action de ceux qu’il considère comme des utopistes (Vous avez des armes ? Non ? Alors vous ne changerez pas les choses), Rambo se décide finalement à rejoindre un commando américain pour tacher de sauver ceux qui peuvent encore l’être. Et par la même occasion massacrer un régiment entier de soldats birmans avec l’aide des rebelles Karen.
Car John Rambo est avant tout un film de guerre d’une incroyable sauvagerie, à la limite du film gore. Décapitation, fusillade à la mitrailleuse lourde, tout y passe dans des gerbes de sang et de boue. Certes, le film souffre de facilités scénaristiques qu’il est difficile d’ignorer. Les soldats birmans sont des sauvages violeurs et sadiques, leur chef est un tortionnaire pédophile et les rebelles sont de vaillants soldats qui défendent les villageois opprimés avec l’aide des civils humanitaires pétris de bonnes intentions.
Le contexte politique est brossé de façon pour le moins rapide et simpliste, on se croirait revenu au Rambo 3 de l’Afghanistan. Sans compter les membres du commando dont les personnages sont tout juste survolés. Mais ces quelques maladresses assimilées (un message au début du film prévient que les évènements décrits ne représentent en rien la situation actuelle en Birmanie), il reste un film incroyablement efficace, emprunt d’une rage et d’une sauvagerie jusque là rarement vues à l’écran.
En contrepoint de ce voyage au bout de l’enfer, Stallone termine son film par une image emprunt d’un calme et d’un apaisement surprenant. John Rambo rentre chez lui, tel un Ulysse moderne qui, après un long voyage parsemé de guerres et de violence, retrouve sa demeure. Le sourire qu’il affiche alors en retrouvant sa patrie boucle une saga guerrière qui débutait quelques dizaines d’années avant dans le même pays. Mais cette fois le combattant n’est plus en colère, il aspire à une vie tranquille loin du bruit et de la fureur des hommes. Jusqu’à la prochaine fois ?