En 2015 Pixar ajoutait
une pierre de plus à son édifice déjà impressionnant avec cette plongée
irrésistible dans la tête de la petite Riley âgée de 11 ans et dont les
émotions s’emballent alors que la famille emménage dans une nouvelle ville. L’occasion
de faire connaissance avec Joie, Peur, Colère, Tristesse et Dégoût en compétition
permanente pour contrôler l’existence d’une petite fille attachante mais un peu
perdue.
En 2024 Riley est devenue adolescente et s’il y a bien un âge où les
émotions échappent à toute logique c’est justement la puberté et son cortège de
sentiments contradictoires. Le terrain idéal pour une suite attendue mais qui,
comme ce fut le cas pour tous les plus grands succès de Pixar (Cars, Les
Indestructibles, Monstres et Compagnie et tant d’autres) n’arrivera jamais à
atteindre l’émotion du premier opus.
Après une introduction lourdement
explicative pour nous remettre en mémoire les protagonistes historiques, l’histoire
débute enfin avec un cadre nouveau. Exit le déménagement pour laisser place à
un stage de hockey qui, malgré un contexte plus fourni (l’amitié mise à mal par
un changement de lycée) n’en restera pas moins l’intrigue principale d’une
histoire un peu trop simpliste du point de vue de Riley.
Du coté des émotions
au contraire c’est la frénésie permanente avec deux fois plus de personnages mais
un focus quasi permanent sur Angoisse alors que des sentiments comme Ennui,
Envie ou Embarras auraient mérité plus de place. On a un peu l’impression d’assister
au même périple que dans le premier opus et de visiter de nouveau des lieux
emblématiques comme la Mémoire à long
terme, le Pays de l’Imagination, la Pensée Abstraite, ou la Production des
Rêves et, malgré quelques bonnes surprises ce deuxième voyage perd son charme
initial.
Loin d’être ennuyeux ou bâclé, Vice Versa 2 reste un divertissement de
haut niveau mais avec un sujet aussi riche, on ne peut s’empêcher de lui
préférer Alerte Rouge qui, sur un thème similaire, arrivait à se hisser à un
niveau de réflexion plus abouti sans pour autant sacrifier un spectacle de tous
les instants.