Si le film n’arrivera jamais à égaler cette séquence d’introduction, il n’en reste pas moins un remake honnête jamais avare en effets gores.
Le fait de substituer la cabane au fond des bois par un immeuble en démolition est intéressante et donne lieu à quelques scènes inventives (le clin d’œil à Shinning, le massacre vu depuis le judas de la porte de l’appartement), même si le cœur même de l’intrigue s’éloigne singulièrement de l’esprit des films originaux. Car sous prétexte de dynamiter la cellule familiale (la plupart des membres connaissent un sort peu enviable, enfants compris), le film de Lee Cronin n’a de cesse de renforcer ce thème récurrent du cinéma américain. Que ce soit par le rôle de mère de substitution endossée bien malgré elle par Beth ou l’acceptation finale de sa grossesse, on est loin de la fureur primale et parfois nihiliste qui animait le premier opus de Sam Raimi.
En dépit de personnages au final assez archétypaux parfois trop rapidement sacrifiés comme les résidents de l’immeuble auxquels on n’a pas le temps de s’attacher, Evil Dead Rise réussit le pari de rester fidèle au cahier des charges Evil Dead avec des références appuyées mais efficacement amenées (l’œil jaillissant de son orbite, le fusil de chasse et la tronçonneuse) et une volonté assumée de proposer une lecture différente de son éminent modèle.
Un peu trop conservateur dans son esprit mais animé d’une belle énergie dans son quart d’heure final, Evil Dead Rise reste un film d’horreur efficace et généreux à défaut d’être réellement novateur.