Derrière son titre de comédie à la Feydeau, Nicolas Bedos nous livre une tragicomédie amère aux dialogues ciselés et à l’interprétation au cordeau avec pour toile de fond une côte d’Azur idyllique et clinquante, entre fantasme et triste réalité, son étalage de richesse et ses drames passionnels.
Car derrière son scénario alambiqué et ses retournements de situations à la chaine c’est bien le portrait au vitriol d’une micro-société en fin de règne que nous propose le réalisateur de la Belle Epoque.
Arnaqueuse et gigolo, semi mondaine et prostituée occasionnelle, actrice sur le retour et promoteur immobilier, prédateurs et victimes expiatoires, personne n’est épargné dans cette représentation acerbe d’une comédie humaine désabusée, et c’est bien ce cynisme poussé à son paroxysme qui finit par devenir presque gênant tant le film ne laisse aucune place aux sentiments et encore moins aux faiblesses des hommes.
Servi par une distribution haut de gamme et un script réjouissant, Mascarade se révèle par son travail de montage qui commence par nous perdre avant que tous les morceaux du puzzle finissent par s’assembler pour révéler une peinture sans concession de ce que la nature humaine peut proposer de pire dans ses travers et ses bassesses.
Cynique donc, mais résolument élégant, Mascarade n’en reste pas moins une plongée délicieusement perverse les tréfonds les plus sombres de l’âme humaine que même le soleil méditerranéen ne saurait réchauffer.
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