Pari à demi gagné pour Ti West qui remplit son cahier des charges de slasher avec sa galerie de meurtres plutôt ingénieux, sans réussir toutefois à hisser son film à la hauteur de ses glorieux modèles.
Visiblement très inspiré par le cinéma de Tobe Hooper, (Massacre à la tronçonneuse mais également Le crocodile de la mort), le réalisateur alterne de réjouissantes idées de mise en scène (le plan aérien de Mia Goth et de l’alligator au milieu du lac) avec un traitement parfois pataud de la dualité émancipation / frustration sexuelle.
A ce titre, le fait de faire jouer à Mia Goth le rôle de l’héroïne et de l’inquiétante vieille dame, au-delà du symbole, n’est pas une bonne idée. Alors que les membres de l’équipe de tournage, tous victimes en puissance (le grand jeu consistant à deviner qui va y passer en premier) sont particulièrement bien écrits et interprétés, le couple de vieillards qui incarnent la grande menace du film souffre d’un manque d’épaisseur flagrant pour figurer des méchants dignes de ce nom, et le maquillage sensé vieillir Mia Goth n'aide pas à crédibiliser son personnage.