En 1996, Scream relançait la vague des films métas, auto référencés et complices avec le spectateur auquel il adresse de multiples clins d’œil. Gimmick scénaristique pour les uns, révolution narrative pour les autres, le film de de Wes Craven avait en son temps divisé critiques et spectateurs tout en assurant un spectacle d’une qualité exemplaire au public.
Un demi-siècle plus tard, on se demande ce qui est le plus gênant dans ce cinquième volet d’une série qui n’en demandait pas tant, les références appuyées et les appels du pied au spectateur, tellement grossiers qu’ils en deviennent franchement gênants, ou l’indigence d’un scénario et d’une mise en scène n’assurant que le strict minimum en matière de meurtres, rebondissements téléphonés et saillies gores ?
Reprenant le canevas imaginé à l’origine par Kevin Williamson et Wes Craven, Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett invoquent les fantômes du passé (Neve Campbell, Courteney Cox et David Arquette font ce qu’ils peuvent pour garder la tête hors de l’eau) et multiplient les mises en abîme (le film dans le film dans le film) avec si peu de talent que le résultat en devient cynique.
Syndrome d’une époque où le recyclage des séries à succès en vient à supplanter les créations originales, le film méta sonne comme le chant du cygne d’une génération de cinéastes, producteurs et scénaristes qui n’ont d’autres choix que singer leurs prédécesseurs dans l’espoir de raviver une flamme depuis longtemps éteinte. Et ce n’est pas en invoquant Jordan Peele comme le nouveau messie du cinéma fantastique que l’on sortira de l’impasse.
A l’instar de Matrix Résurrection mais en bien pire, Scream se tire une balle dans le pied en n’arrivant pas à reproduire la magie du premier opus, loin s’en faut. Passons un scénario paresseux, une bande son lourdaude au service des jump scares et une interprétation bien fade, il faut voir Ghostface se retrouver les quatre pattes en l’air à chaque fois qu’une victime se rebiffe (on se croirait dans Scary Movie) ou ces mêmes victimes se relever allégrement avec une balle ou une lame dans le ventre pour mesurer l’ampleur du désastre.
Un conseil pour les cinéastes désireux de satisfaire les fans de cinéma de genre, plutôt que de leur taper dans le dos à grand coups d’auto citations, essayer de faire de bons films tout simplement.
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