On construit généralement un roman sur trois piliers que sont l’intrigue, les personnages et le décor.
La trame de True Detective suit les détectives Marty Hart et Rust Cohle lors d’une première enquête en 1995 puis ses réminiscences sept ans plus tard en 2012. Au-delà de la résolution des meurtres à consonances sataniques dont les ramifications amèneront les détectives en question à approcher les hautes sphères du pouvoir local, l’histoire se concentre avant tout sur les personnalités hors normes de Cohle et Hart, l’évolution de leurs relations et la manière dont cette enquête va affecter leurs vies. Plongés dans les bayous de Louisiane, les personnages de premier ou second plan pataugent entre détresse sociale, misère affective et religion souvent pervertie, trafic de drogue et folie latente, désespoir et solitude.
Le miracle True Detective opère avant tout grâce à une extraordinaire conjonction de talents. Citons tout d’abord l’écriture au cordeau de Nic Pizzolatto servie à l’écran par la réalisation de Carry Fukunaga et la bande son de T Bone Barnett qui pour l’occasion entraine la série dans un monde parallèle avec son entêtante musique d’influence cajun. True Detective ne serait rien sans l’interprétation hallucinée de Woody Harrelson et Matthew McConaughey au sommet de leur art, et une galerie de personnages secondaires assurant le ciment de ce voyage aux frontières de la folie.
True Detective fait partie de ces œuvres rares qui gagnent à être vues et revues et revues encore pour en saisir pleinement la force et le plaisir qu’elles procurent, comme un roman exceptionnel que l’on ne se lasserait jamais de relire.
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