En ces temps de confinement relativement propices à la lecture (car malgré tout la vie continue et entre le télétravail, les enfants et les tâches journalières je m’étonne toujours de voir certains dans le désœuvrement le plus total au point de nous infliger leur journal d’un confiné dont on se passerait volontiers), la peur de manquer de livres rejoint l’angoisse des pâtes et du papier toilette.
Et si, plutôt que de se ruer sur les commandes en ligne, on en profitait pour écouler cette Pile à Lire longue comme un jour sans livre, ou que l’on en profitait pour relire ces romans que l’on s’est juré de reprendre sans jamais en trouver le temps ?
Vilipender Amazon dont les ventes explosent (et qui annonce pourtant se recentrer uniquement sur les commandes prioritaires, les livres en feront-ils partie ?) ou le gouvernement pour laisser s’organiser une situation honteuse de concurrence déloyale pour les libraires indépendants est trop facile.
Pour les achats de livres comme pour le confinement, notre responsabilité prime avant toute chose. Chaque livre commandé en ligne est une pelleté de plus sur la tête de libraires déjà enterrés jusqu’au cou, et dont certains se demandent déjà s’ils pourront se relever après cette crise sans précédent.
Nous sommes les premiers responsables.
Responsable de privilégier les achats de proximité plutôt que de faire le jeu des multinationales de la vente en ligne, responsable d’anticiper le plaisir de notre prochaine visite chez notre libraire (encore quelques semaines à tenir) plutôt que de privilégier le tout - tout de suite.
C’est lourd de conséquence mais diablement stimulant.