dimanche 21 avril 2013

Oblivion


La première chose qui frappe à la sortie du film est une impression de propreté. Une propreté suspecte et en total opposition avec le sujet de l’histoire qui se passe sur une Terre dévastée par une guerre atomique. Cela passe par des détails aussi révélateurs que par exemple l’absence totale de sang. Les drones qui surveillent le bon fonctionnement des centrales génératrices d’énergie traquent toute présence suspecte et mitraillent les humains survivants avec une rage qui renvoie directement à Terminator. Les malheureuses victimes éclatent sous l’impact des balles en gerbes d’étincelles alors que les corps devraient littéralement exploser sous les impacts. De même, Tom Cruise incarne un personnage malmené, passé à tabac, et même la crasse qui macule son visage semble appliquée avec calcul. Quand à son havre de paix qu’il cache à sa partenaire, on dirait une maison sortie tout droit d’une publicité suédoise. Si cette aseptisation colle parfaitement au personnage et au monde dans lequel évolue Vika, d’ailleurs remarquablement interprétée par Andrea Riseborough, elle dessert complètement celui de Jack Harper.
C’est d’autant plus dommage que le film bénéficie d’un scénario intéressant qui, s’il ne bouleverse pas le genre, réserve son lot de surprises. Les décors sont absolument grandioses et l’ensemble se suit avec intérêt, si ce n’est quelques longueurs dans le déroulé de l’action. Mais on sent tellement la volonté du réalisateur, ou des producteurs, de ne pas écoper d’un PG 13 que l’ensemble n’en devient plus crédible du tout. On est loin de la sueur et de la rouille qui suintait d’Alien ou plus récemment de District 9.
Oblivion est un film aux multiples influences (Matrix, La Guerre des Mondes, mais aussi Wall-E) qui rate son entrée dans la cour des grands films d’anticipation pour se ranger aux cotés de ceux, beaucoup plus nombreux, qui se compromettent pour ne pas choquer un public aussi large que possible.

1 commentaire:

CSKshadow a dit…

Complètement d'accord avec ton analyse ! Le film est parfois trop lisse et la fin est un peu trop happy-end...