mercredi 6 février 2013

Gangster Squad


Les similitudes entre Gangster Squad et Les Incorruptibles de Brian de Palma sont tellement frappantes que l’on frôle le plagiat. Similitude dans l’histoire en tant que telle, mais également dans la façon d’aborder les faits. Le film commence par la mise en scène d’une figure légendaire du crime incarné par un acteur métamorphosé physiquement qui se lâche pour illustrer les poussées de violence et l’ambition sans limite de son personnage. Sean Penn semble prendre autant de plaisir à incarner Mickey Cohen que Robert de Niro quand il jouait Al Capone. Entre ensuite en scène un flic droit et intègre qui évolue dans un monde corrompu à la solde de la mafia. Josh Brolin succède à Kevin Costner dans le rôle de ce policier intransigeant à la fois mari, futur père de famille et flic incorruptible. Vient ensuite la constitution de l’équipe, des as de la gâchette en marge du système et un intellectuel, les raids contre le chef mafieux, la contre-attaque de ce dernier avec (attention spoiler) la mort du personnage le plus vieux de l’équipe (Robert Patrick dans Gangster Squad, Sean Connery dans Les Incorruptibles), la disgrâce puis la chute finale du gangster (fin du spoiler).
Cela ne fait pas de Gangster Squad un mauvais film, mais on a tout de même l’impression de l’avoir déjà vu. Outre le fait que Ruben Fleischer ne soit pas Brian de Palma, le réalisateur réussit tout de même à livrer un film maitrisé, servi par des acteurs concernés et des dialogues souvent savoureux. Au-delà de son histoire déjà racontée plus d’une fois, le film introduit l’idée que le lieutenant O’Mara et son chef sont des anciens combattants qui considèrent que leur guerre contre le crime n’est qu’une extension de ce qu’ils sont vécu en Corée. La dimension tragique de ces policiers qui, à force de lutter contre leurs ennemis en viennent à leur ressembler et à employer leurs propres méthodes n’en est que plus intéressante. Les scènes d’actions sont lisibles et le réalisateur nous offre même quelques séquences gores assez inattendues dans la première partie du film.
Gangster Squad n’invente rien et ne bouleverse pas les codes du genre. Il en reste un spectacle tout à fait honnête, une galerie d’acteurs que l’on a plaisir à suivre et un personnage de méchant haut en couleur et suffisamment imprévisible pour servir de clef de voute à tout le film.

Aucun commentaire: