samedi 2 juin 2012

The Raid

Passons sur le doublage français qui frôle parfois le ridicule, les dialogues réduits à leur plus simple expression, le scénario simplissime et l’endurance surréelle des combattants. Tout comme les films pornographiques, les films d’action pure souffrent la plupart du temps d’une carence scénaristique dommageable qui les cantonne à une suite de scènes de combat ou de sexe au détriment des personnages et de l’histoire.            Si l’on accepte ces limites, The Raid représente une nouvelle page dans le film d’action dont il place la barre très très haut. Le pitch est d’une simplicité désarmante : un groupe de policiers indonésien investit un immeuble pour capturer un baron de la drogue. Au fur et à mesure qu’ils progressent d’étages en étages, ils se font décimer par les hommes du trafiquant. Au final, seul un petit groupe d’homme affrontera le chef et ses hommes de main.   Réalisé par Gareth Evans, un gallois exilé en Indonésie, The Raid met en scène des combats spectaculaires tels que l’on n’en avait pas vus depuis Ong Bak. Les combattants ne pratiquent pas le muay thaï mais le silat, un art martial d’origine indonésienne d’une redoutable efficacité. Alternant les fusillades et les combats à main nue, le film déroule des scènes incroyables où les policiers et les trafiquants s’affrontent avec une sauvagerie peu commune. Que ce soit des combats pied poing, avec des couteaux, des haches ou même un néon (…), on cogne sec et violemment. Les impacts de balles, les blessures à l’arme blanche et les coups font gicler des gerbes de sang et le tout acquiert un réalisme particulièrement impressionnant.
Le ton du film est d’ailleurs donné dés le début lors d’une scène d’exécution de prisonniers par Tama, le baron de la drogue, d’une violence très crue. Mariage improbable entre le premier Die Hard et Ong Bak, The Raid marque un tournant dans le film d’action, de part sa sauvagerie, ses chorégraphies et sa maitrise. Car le réalisateur a toujours à cœur de filmer ses combats à distance respectable, ne laissant d’autre choix aux cascadeurs que d’accomplir des prouesses physiques exceptionnelles. L’exact contraire de ce que filmait Stallone sur Expendables.
Si les personnages sont souvent assez stéréotypés, il en est un qui ressort du lot. Mad Dog, l’un des lieutenants de Tama est non seulement un combattant remarquable, mais il prend à contrepied l’image du méchant traditionnel. Alors qu’il tient en joue le chef de l’expédition qui le dépasse d’une bonne tête, il choisit de le combattre à mains nues pour avoir le plaisir de le tuer de ses propres mains, déclarant que tuer quelqu’un avec une arme à feu, c’est comme aller au fast food, c’est fade ! Plus déconcertant encore ce combat final entre Mad Dog, Rama le personnage principal et Andi (attention spoiler) qui se révèlera être son frère. Alors que Mad Dog est en train de torturer Andi et que survient Rama, il détache celui-ci et choisit de combattre les deux hommes de front. Véritable sens de l’honneur ou pur psychopathe ? Il n’en reste pas moins que le personnage restera longtemps dans nos mémoires.
The Raid démontre une fois de plus l’incroyable capacité du cinéma asiatique à nous offrir des films qui repoussent chaque jour les limites du possible en termes de combats et de cascades. Il sera difficile d’apprécier les prochains films d’action après une telle claque.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

le doublage qui frole le ridicule ? encore un qui semble s'y connaitre et qu'on n'osera pas contredire