Passons tout de suite sur la 3D, plus que dispensable une fois encore, et qui ne fait qu’apporter de la profondeur de champ et mettre en valeur des décors, par ailleurs souvent somptueux.
Passons sur la nécessité toute relative de réaliser un remake du film fondateur de John Milius, remarquable adaptation des romans de Robert E. Howard porté par le score épique de Basil Poledouris et l’interprétation sauvage d’un Arnold Schwarzenegger alors parfait dans le rôle du cimmérien.
Passons sur le choix de Marcus Nispel à la réalisation, metteur en scène capable du meilleur (les remakes, justement, de Massacre à la tronçonneuse et Vendredi 13, d’excellentes tenues) comme du pire (Pathfinder qui ne laissait pas augurer du meilleur quand à sa capacité à réaliser un film guerrier).
Mais on peut difficilement excuser le choix des comédiens pour incarner des personnages par ailleurs écrits à la hache, c’est le cas de le dire.
A tout seigneur tout honneur, Jason Momoa au physique plus proche d’une surfer californien que d’un guerrier cimmérien ne fait pas illusion une seule seconde. Grimé avec du fard à paupière (on se demande bien pourquoi ?), se contentant de renifler et de lancer des « femmes » quand apparait une représentante du sexe féminin à l’écran, il ne possède par un centième du charisme animale d’Arnold Schwarzenegger à l’époque du film original. Quand au reste des personnages, ils semblent écrits par satisfaire un public adolescent qui n’aurait jamais lu les livres de Robert E. Howard. A ce titre, l’épisode de la bataille sur le bateau ressemble davantage à un extrait de Pirate des Caraïbes qu’autre chose. Le personnage de Tamara sensé incarner une prêtresse retirée dans un temple se met à manier l’épée comme une guerrière aguerrie et à tuer tous les soldats qui se mettent sur sa route, bref n’importe quoi.
On peut reconnaitre à Marcus Nispel et son équipe le fait de ne pas chercher à faire un pompage du film de John Milius et de s’en démarquer autant que faire se peut, ce qui est tout à leur honneur. Mais la plupart du temps cela n’aboutit à rien. Pour une ou deux bonnes idées et quelques scènes réussies (l’attaque des hommes sable par exemple), tout le reste n’est qu’une succession d’épisodes plus ou moins convenus.
Le superbe personnage de Valéria chez John Milius disparait ainsi au profit de la classique et prévisible prêtresse en détresse (mais sachant manier l’épée tout de même) Tamara. Les hordes de barbares qu’affrontait Arnold Schwarzenegger sont remplacées par de pâles copies (l’un des hommes de main de Khalar Sing manie un énorme marteau, un autre assomme un cheval d’un coup de poing, autant de clin d’œil au film d’origine).
On ressort de ce Conan 2011 avec un vague sentiment d’ennui, de gâchis, et surtout une furieuse envie de ressortir le DVD du Conan d’origine ou de se replonger dans l’œuvre de Robert E. Howard.
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