It’s time to die.
A la manière d’un
Tom Cruise condamné à mourir à répétition dans Edge of Tomorrow, Robert
Pattinson incarne Mickey Barnes dans le nouveau film du réalisateur césarisé Bong
Joon Ho.
Mais il n’est pas question ici de boucle temporelle puisqu’à chacune
de ses morts pour faire avancer la science, Mickey Barnes est réimprimé en
trois dimensions et sa mémoire injectée dans un corps fabriqué à partir de
déchets organiques.
Cette condition fait de lui un Remplaçable, un être humain
corvéable à merci réduit à son enveloppe charnelle duplicable à l’infini et dont
la mort se trouve dédramatisée par la perspective de renaitre, encore et
toujours. Jusqu’à ce qu’un grain de sable fasse dérailler la machine.
Du
mélange des genres au thème de la lutte des classes jusqu’à la présence de
monstres improbables sur une planète gelée, Mickey 17 représente à lui tout
seul un condensé de la filmographie de Bong Joon Ho.
De Parasites à Snowpiercer
en passant par The Host, les thèmes chers au réalisateur coréens se retrouvent
tous dans ce dernier opus qui oscille en permanence entre comédie noire et science-fiction
assumée avec un contexte social omniprésent.
Entre influences et clin d’œil assumés,
on pense notamment à Alien et Starship Troopers, Mickey 17 réussit néanmoins à
trouver sa voie grâce à une distribution au cordeau (quel plaisir de retrouver Anamaria
Vartolomei) et un subtil numéro d’équilibriste entre film de genre et satire sociale
dont Bong Joon Ho a le secret.
Insuffler un ton aussi politique et acerbe dans
une production de cette ampleur n’était pas gagné et s’il ne révolutionne pas
le genre, Mickey 17 réussit à divertir tout en nous donnant à réfléchir sur le
rapport de pouvoir et de domination entre classes sociales avant d’y mettre un
terme aussi définitif que délicieusement naïf.