Le scénario ? Tout le monde s’en moque, toute l’attention étant captée par les apparitions de Art le clown, son attirail létal et son inventivité dans l’art d’occire les malheureux qui croiseront sa route. Car cette entité maléfique quasiment indestructible ne fait pas dans la dentelle et n’épargne personne, rare sont en effet les personnages qui en sortent indemnes, et c’est bien cette hargne et ce goût immodéré pour les effets mécaniques (prothèses, impacts de balles, geysers sanglants sont à l’honneur) qui en font tout le charme.
Doté d’un certain sens de la mise en scène comme en témoignent des séquences oniriques parfois dérangeantes, Damien Leone livre un film méchant sans pour autant s’encombrer de messages politiques ou d’une quelconque critique sociale. Sans but ni justification d’aucune sorte, son méchant immédiatement iconique ne s’embarrasse d’aucun pathos pour justifier ses crimes, et c’est justement cette gratuité et cette immédiateté du spectacle grand guignol qui font mouche.
Aussi peu bavard que Jason, coutumier de la nuit d’Halloween comme Michael Meyers, sadique comme Freddy, Art le clown rejoint le panthéon des serials killers pour une série de films qui, gageons-le, ne s’arrêtera pas en si bon chemin.