samedi 21 avril 2018

Escobar

Loving Pablo. 
Il est étonnant de constater à quel point la tagline de l’affiche (Oubliez tout ce que vous croyez savoir) vient contredire le condensé de la vie de l’un des plus célèbres trafiquants de drogue colombiens. Car il est bien question ici d’une biographie express de Pablo escobar, de son ascension jusqu’à sa chute sans autre point de vue original que celui de sa maitresse, la journaliste Virginia Vallejo qui, faisant fi de tout cliché, « aime Pablo et déteste Escobar ». 
Que retenir de ce long métrage formaté comme une note de synthèse pour étudiant en histoire ? 
La performance de Javier Bardem dont le volume de la brioche varie d’un plan à l’autre, une Pénélope Cruz au final peu convaincante et décidément malmenée par les trafiquants de drogue depuis le Cartel de Ridley Scott qui, avec son atmosphère quasi fantastique, proposait une vision mille fois plus captivante de ce milieu aussi fascinant que dangereux.
Mise à part quelques plans intéressants (la vue aérienne de l’assassinat du rédacteur en chef) et quelques idées neuves (deux exécutions sadiques avec chien et tronçonneuse, l’école des sicarios), Fernando León de Aranoa ne propose aucune vision et encore moins de point de vue cinématographique. La comparaison avec la série Narcos n’en devient que plus douloureuse. On pourrait affirmer que le film est formaté pour la télévision si les exigences de qualité du petit écran ne rivalisaient pas de plus en plus avec ceux du septième art. 
Alors oui, on préférera suivre Narcos dans son salon plutôt que de plancher sur ce condensé d’histoire colombienne, loin d’être déplaisant pour les passionnés du genre (j’en fais partie), mais dépourvu de tout point de vue digne de ce nom.