La saga Destination Finale a ceci d’original
qu’elle met en scène le tueur de slasher ultime, la Mort elle-même. En
résultent des mises en situation plus invraisemblables les unes que les autres
pour précipiter les malheureux protagonistes dans des morts atroces, avec une
prédilection pour les accidents domestiques et routiers.
Sixième volet de la
série, ce Destination Finale Bloddlines (les liens du sang en français, ce qui
a son importance dans le déroulé du scénario) pousse tous les curseurs à fond.
Enchainement
d’incidents anodins, fausses pistes et scènes gores parfaitement réussies dans
leur volonté d’aller toujours plus loin, mais également scénario cousu de fil
blanc, représentation artificielle de la famille américaine et personnages
tellement fades que l’on attend avec une impatience à peine cachée leurs décès de
toute façon inéluctables.
Les réalisateurs semblent avoir oublié qu’un bon film
d’horreur ne se limite pas à ses débordements sanglants mais passe avant tout
par ses protagonistes, d’autant plus quand le grand méchant demeure invisible
bien qu’omniprésent.
Usant et abusant des fausses pistes qui sont depuis
toujours la marque de fabrique de la saga (plans fixes et insistants sur un râteau
ou un éclat de verre alors que le danger vient d’ailleurs), faisant preuve d’imagination
pour mettre en scène des morts toujours plus impressionnantes, Zach Lipovsky et
Adam B. Stein se contentent pourtant d’une galerie de personnages fades et
interchangeables dont les actes demeurent la plupart du temps incompréhensibles
(la mère de Stéfani revient après vingt ans d’absence comme si elle était
partie chercher du pain la veille).
Malgré une montée en tension spectaculaire dans
la séquence d’introduction et un véritable soin apporté aux séquences de mises
à mort, Destination finale : Bloodlines ne parvient pas à se démarquer des
productions horrifiques produites à la chaine par les studios américains et ne
constitue certainement pas l’épisode le plus réussi de la saga.