Riley est une petite fille de 11 ans, heureuse entre ses parents et ses amis. Jusqu’à ce qu’elle déménage à plusieurs milliers de kilomètres de chez elle. En perdant ses repères, la petite sombre dans la déprime. C’est le branle-bas de combat au Quartier Général où Joie, Colère, Tristesse, Peur et Dégoût gèrent comme ils le peuvent les émotions de l’adolescente.
Après un Rebelle bien en dessous de la moyenne, Pete Docter revient avec un long métrage qui se place d’emblée aux cotés de Monstres et Compagnie, Wall-e et Les Indestructibles, c’est-à-dire les meilleurs crus d’un studio qui fait office de mètre étalon dans le domaine de l’animation.
Passons sur la qualité technique du film qui, une fois encore tutoie la perfection. Cela devient presque un poncif de louer la fluidité des productions Pixar qui repoussent d’année en année les frontières de l’animation. Une fois encore, c’est également du côté du scénario que les équipes de Pete Docter font mouche.
Abordant le film d’animation avec un profond respect pour le public, jeune et moins jeune, auquel il s’adresse, Pixar réussit à combiner intelligemment un film d’aventure palpitant avec une modélisation des sentiments et une approche simple (mais jamais simpliste) de mécanismes aussi complexes que les souvenirs, les rêves ou la dépression. Quand Joie et Tristesse explorent la Mémoire à long terme, le Pays de l’Imagination, ou la Pensée Abstraite, c’est à une véritable révision de cours de psychologie que nous invitent les scénaristes.
En une heure trente, Pete Docter parvient à livrer un condensé d’humour, de trouvailles visuelles et un aperçu pédagogique des modes d’interaction d’un bébé ou d’un adolescent avec le monde qui l’entoure. Il devient même difficile de ne pas penser à son propre centre de contrôle en sortant de la salle, et à tous ces petits personnages qui s’agitent dans notre tête. Vice Versa devrait être projeté à tous les étudiants en psychologie, les professeurs des écoles, les enfants. A tout le monde en fait.