Lorsque tous les enfants de la classe
de Justine Gandy disparaissent la même nuit sauf un, les soupçons des parents
se portent rapidement sur la professeure jusqu’à l’accuser de sorcellerie. Les
regards croisés de six protagonistes étroitement mêlés à ces étranges
évènements vont nous permettre de comprendre ce qu’il s’est réellement passé
cette fameuse nuit dans cette ville de banlieue américaine tout ce qu’il y a de
plus banale.
Les films basés sur un pitch fort, ici la disparition simultanée et
volontaire de dix-sept enfants la même nuit à 2H17 du matin, se révèlent la
plupart du temps déceptifs lors de la révélation du dénouement, et si l’on se
répète que le voyage reste aussi important que la destination finale, on en
ressort avec un sentiment en demi-teinte, déçu de ne pas s’être laissé embarqué
jusqu’au bout. Et c’est bien là l’une des forces du dernier film de Zach
Cregger déjà remarqué pour son très réussi Barbare en 2022, que de nous offrir
une fin tout à fait satisfaisante pour qui accepte l’argument fantastique jusqu’au
bout.
En prenant le parti de multiplier les points de vue sur son histoire par
le prisme de personnages représentatifs de la société américaine (la
professeure, le policier, l’enfant, le père de famille, le junkie, le directeur
de l’école), le réalisateur assemble les pièces d’un puzzle parsemé de séquences
tour à tour humoristiques, horrifiques, émouvantes ou franchement glaçantes
comme ces apparitions oniriques d’un faciès outrageusement maquillé.
En
témoigne la scène finale qui alterne horreur, gore et burlesque en une
poursuite vengeresse à travers un lotissement ravagé par ce tourbillon de
violence. Parsemant son film d’indices sur la nature de la menace planant sur
la population (le mot parasite inscrit sur le tableau de la salle de classe par
exemple), Zach Cregger nous conduit pas à pas [SPOILER] vers le personnage de
tante Gladys qui cache de bien lourds secrets et semble directement sortie du
court roman Sacrées sorcières de Roald Dahl [FIN DU SPOILER].
Evanouis (passons sur la paresse du titre français) tient donc toutes les promesses de son pitch de départ et se démarque haut la
main grâce à une réalisation maitrisée, une excellente caractérisation et interprétation
des personnages et un respect salutaire du cinéma de genre.
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