dimanche 19 mai 2024

When Evil Lurks

Drôle de film que ce long métrage argentin aussi fauché que les Terrifier de Damien Leone et animé par la même volonté de s’ancrer dans le cinéma de genre avec une énergie communicative et un goût assumé pour les excès et le gore. 
On se croirait presque revenu quarante ans plus tôt en plein âge d’or d’un cinéma bis italien hargneux et dérangeant, parfois un peu foutraque et boiteux mais diablement rafraichissant dans son économie de moyen et son inventivité. Et la découverte du premier infecté semble d’ailleurs tout droit sorti de l’Enfer des zombies d’un certain Lucio Fulci qui n’aurait pas renié le massacre à venir. 
Encouragé par les règles entourant l’éradication du mal qui s’empare d’une bourgade rurale, notamment l’interdiction d’utiliser des armes à feu sous peine de se retrouver soi même possédé, les protagonistes font la part belle aux armes blanches pour commettre leurs méfaits, nous offrant ainsi quelques scènes de meurtre du plus bel effet. 
Film de possession et d’invasion, When Evil Lurks illustre la déliquescence des corps et des âmes d’une communauté repliée sur elle-même et joue avec nos sens pour exacerber une atmosphère rapidement anxiogène. Que ce soit sur le plan sonore (les mots répétés en boucle par Jair) ou visuel (la glace qui coule sur ses doigts, la pouriture omniprésente et la décomposition des chairs), le film de Demián Rugna insuffle dès les premiers plans un malaise qui ne nous quittera pas. 
Handicapé par des seconds rôles peu convaincants (la mère et la femme de Pedro mal servies par des dialogues à rallonge et une interprétation peu convaincante) et des passages explicatifs interminables et maladroits (le trajet en voiture pour fuir la ville), When Evil Lurks ne parvient pourtant jamais à se hisser à la hauteur de ses glorieux modèles. 
Il n’en reste pas moins une proposition de cinéma sincère, plombée par une écriture trop approximative mais témoignant d’un véritable amour au cinéma d’exploitation.

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