samedi 25 mai 2024

Furiosa

Alors que la jeune Furiosa coule des jours heureux au sein d’une oasis entourée par des hordes de barbares, elle est arrachée à son clan, fait prisonnière, assiste impuissante à la mort de sa mère et grandit au milieu de ses ravisseurs jusqu’à ce qu’elle soit relâchée, devienne une combattante émérite, se venge et passe du statu de walkyrie à celui d’Imperator lors du final de Fury Road dont Furiosa constitue le prequel. 
Si ce scénario fait écho à de lointains souvenirs de cinéphile c’est qu’il est calqué presque trait pour trait sur l’épopée de Conan le barbare écrit et réalisé par John Milius quarante ans plus tôt.
George Miller cimente son film de références multiples, emprunte à son propre panthéon en reproduisant parfois à l’identique les spectaculaires cascades de Fury Road (l’attaque du Porte-Guerre devient un passage obligé depuis Mad Max 2), autant qu’à une imagerie religieuse appuyée lorsque Furiosa quitte à deux reprises le jardin d’Eden (le véritable paradis lorsqu’elle est enfant et le simulacre d’éden lors de l’évasion des concubines d’Immortan Joe) en cueillant un fruit. 
Alors oui, ce nouvel opus de la saga Mad Max tient toutes ses promesses en termes de spectacle total, de cascades chorégraphiées à la seconde près et de personnages iconiques dont la plupart pourraient faire l’objet d’un film à part entière. 
Pourtant, alors que George Miller a pour habitude de nous parachuter en pleine action dés les premières minutes du film, il prend ici le temps d’un long prologue pour poser l’intrigue et les personnages et compose avec Dementus un méchant (trop) bavard et poseur loin du charisme animal tout en menace larvée d’un Immortan Joe dans le précédent opus. 
Si l’énergie est toujours présente, on sent que, contrairement aux précédents épisodes de la saga, Furiosa a tendance à tirer sur la corde et recycler des idées déjà exploitées avec plus de brio. 
Entre de nombreux morceaux de bravoures et les digressions d’un Dementus à la limite du cabotinage, Furiosa aura au moins le mérite de prolonger le frisson de Fury Road qui ne constituait en son temps qu’une version dopée aux stéroïdes et extrêmement jouissive d’un Mad Max 2, à jamais le seul et unique mètre étalon en matière de cinéma post apocalyptique.

Aucun commentaire: