L’ennemi intime. Depuis que son mari
est sujet à des crises de somnambulisme, Soo-jin ne dort plus. De comportements
étranges à des pulsions suicidaires, Hyun-su devient dans son sommeil un
étranger au sein de son propre foyer, un inconnu de plus en plus menaçant pour
sa femme, son chien et bientôt leur nouveau-né.
Entre les impasses de la
médecine et la tentation de l’occulte, Soo-jin se sent peu à peu basculer dans une
angoisse irrépressible dont elle ne perçoit pas l’issue pour elle et sa
famille.
Grand prix du dernier festival international du film fantastique de
Gérardmer, le premier film du coréen Jason Yu entremêle adroitement les codes
de la comédie grinçante voire franchement morbide proche du Parasite de Bong
Joon-ho dont il fut par ailleurs l’assistant, et le film de pure épouvante plongeant
ses racines dans le home invasion et le récit de fantôme indissociable de la
culture asiatique.
Métaphore d’un couple au bord de l’explosion et d’un pays
divisé depuis des dizaines d’années, Sleep alterne les séquences de jour et de
nuit, basculant d’un portrait en creux de la classe moyenne coréenne à une
ambiance inquiétante quand l’être aimé se mue en menace mortelle.
Habilement
mené et porté par deux acteurs incarnés dont le regretté Sun-kyun Lee récemment
décédé et à la mémoire duquel le film est dédié, Sleep aurait gagné en
puissance à conserver cette ambiguïté sur laquelle repose une grande partie de
l’intrigue sans proposer au spectateur une explication trop évidente.
Jason Yu
signe un premier film parfaitement maitrisé et demeure l’une des figures
montantes d’un cinéma coréen décidemment plein de promesses.
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