Car The Iron Claw, la griffe de fer, c’est à la fois la prise emblématique de cette fratrie sur le ring que la mainmise d’un père toxique dont la soif de revanche sur une vie sans concession les conduira tous à leur perte.
Pour incarner ce concentré d’histoire américaine, Sean Durkin met en scène des corps huilés et musclés à outrance offerts à des spectateurs avides de personnages iconique, des corps que l’on pousse dans leurs derniers retranchements et qui cassent en premier. Maladie, accident, perforation, fracture, ce sont bien les corps qui demandent grâce, juste avant que l’esprit ne bascule à son tour à la recherche d’un havre de paix qu’il ne trouvera que dans la mort.
Réussite à tout prix, religion aveugle et armes à feu, The Iron Claw résume à lui seul tout un pan de la culture américaine dans ce qu’elle a de moins reluisant. Entre l’aveuglement d’une mère et l’acharnement d’un père, le film déroule son implacable trame avec une constante tension sous-jacente jusqu’à ce que le vernis finisse par craquer.
Remarquable de maitrise et de retenue, la réalisation de Sean Durkin s’attache au plus près à ses personnages, les faibles comme les forts, des plus odieux aux plus touchants sans jamais tomber dans le pathos excessif ou l’apitoiement facile.
Il n’y a pas de malédiction mais une masculinité toxique, un culte de l’effort poussé à son paroxysme et pour finir un dernier plan lumineux sur la famille de celui qui aura su briser le cercle et inculquer d’autres valeurs à ses propres enfants.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire