En 2021 Denis Villeneuve faisait le
pari un peu fou d’adapter le roman tentaculaire de Franck Herbert sur grand
écran. Malgré des impasses narratives inévitables (le mythe de l'ordre du Bene
Gesserit n’est par exemple qu’effleuré), ce premier film évitait les écueils d’une
exposition trop scolaire tout en posant les bases de la mythologie et de la
chute de la maison Atréides.
Trois plus tard le réalisateur canadien nous
embarque de nouveau sur Arrakis en compagnie de Paul Atréides et de sa mère
Lady Jessica qui voit en son fils le nouveau messie. Elle n’est pas la seule et
le survivant de la maison Atréides va se retrouver à la croisée des chemins,
déchiré entre ses aspirations personnelles et une destinée hors du commun.
Spectacle de haut vol porté par la musique de Hans Zimmer, Ce deuxième volet
embrasse à bras le corps les thèmes chers à Franck Herbert parmi lesquels le
pouvoir des religions et les mécanismes du fanatisme sont les plus intéressants.
Entre pouvoir et responsabilité, l’auteur et à travers lui le réalisateur interroge
les arcanes du pouvoir et la manipulation des foules (« annoncez leur la
venue d’un messie et ils l’attendront pendant des siècles » proclame Chani
dont la supposée clairvoyance s’oppose frontalement à l’emprise de la mère de
Paul et sa propension à semer les graines du fanatisme).
Space
opéra réjouissant malgré la multiplicité des personnages et des intrigues,
la saga Dune pensée par Denis Villeneuve réussit le pari d’allier spectacle total
et réflexion pertinente sur la naissance et les dérives d’une religion.
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