samedi 6 juillet 2024

Elyas

Elyas est un ancien militaire, membre des Forces Spéciales traumatisé par la guerre. Lorsqu’il revient d’une mission en Afghanistan, il n’est que l’ombre de lui-même, un homme brisé, psychologiquement instable et profondément solitaire. Poussé par un ancien compagnon d’arme il accepte néanmoins de servir de garde du corps à une adolescente et sa mère, richissimes membres d’une famille royale du Moyen-Orient exilée en France. L’enlèvement de Nour va précipiter les choses et réveiller le guerrier qui sommeille en lui. 
Sur le papier Elyas ressemble à s’y méprendre à une énième variation de Man on Fire réalisé vingt ans plus tôt par Tony Scott, lui-même inspiré librement par le film d’Elie Chouraqui de 1987. Et les similitudes entre les deux films sont légion, à commencer par la relation fusionnelle entre l’ancien soldat meurtri et la petite fille trahie par son père. 
Mais là où Florent-Emilio Siri tire son épingle du jeu c’est dans le caractère profondément paranoïaque de son récit. En faisant d’Elyas un homme instable et perturbé sous traitement médical, il instille un doute permanent sur la véracité des évènements se déroulant sous nos yeux. 
Entre complot et folie, Elyas entraine le spectateur dans une course poursuite effrénée qui ne laisse que peu de temps morts et réserve de belles surprises, comme cet affrontement sauvage dans l’espace exigu d’un camping-car, modèle de découpage d’une redoutable efficacité. 
Sans révolutionner les canons du genre, Elyas capitalise sur la présence minérale d’un Roschdy Zem une fois de plus impeccable en ours mutique et une mise en scène qui assume ses ambitions de film d’action tout en laissant la part belle aux émotions de personnages ambigus mais finalement attachants.

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