lundi 24 juin 2024

Vice Versa 2

En 2015 Pixar ajoutait une pierre de plus à son édifice déjà impressionnant avec cette plongée irrésistible dans la tête de la petite Riley âgée de 11 ans et dont les émotions s’emballent alors que la famille emménage dans une nouvelle ville. L’occasion de faire connaissance avec Joie, Peur, Colère, Tristesse et Dégoût en compétition permanente pour contrôler l’existence d’une petite fille attachante mais un peu perdue. 
En 2024 Riley est devenue adolescente et s’il y a bien un âge où les émotions échappent à toute logique c’est justement la puberté et son cortège de sentiments contradictoires. Le terrain idéal pour une suite attendue mais qui, comme ce fut le cas pour tous les plus grands succès de Pixar (Cars, Les Indestructibles, Monstres et Compagnie et tant d’autres) n’arrivera jamais à atteindre l’émotion du premier opus. 
Après une introduction lourdement explicative pour nous remettre en mémoire les protagonistes historiques, l’histoire débute enfin avec un cadre nouveau. Exit le déménagement pour laisser place à un stage de hockey qui, malgré un contexte plus fourni (l’amitié mise à mal par un changement de lycée) n’en restera pas moins l’intrigue principale d’une histoire un peu trop simpliste du point de vue de Riley. 
Du coté des émotions au contraire c’est la frénésie permanente avec deux fois plus de personnages mais un focus quasi permanent sur Angoisse alors que des sentiments comme Ennui, Envie ou Embarras auraient mérité plus de place. On a un peu l’impression d’assister au même périple que dans le premier opus et de visiter de nouveau des lieux emblématiques comme  la Mémoire à long terme, le Pays de l’Imagination, la Pensée Abstraite, ou la Production des Rêves et, malgré quelques bonnes surprises ce deuxième voyage perd son charme initial. 
Loin d’être ennuyeux ou bâclé, Vice Versa 2 reste un divertissement de haut niveau mais avec un sujet aussi riche, on ne peut s’empêcher de lui préférer Alerte Rouge qui, sur un thème similaire, arrivait à se hisser à un niveau de réflexion plus abouti sans pour autant sacrifier un spectacle de tous les instants.

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