dimanche 14 juillet 2024

Longlegs

 

Une jeune recrue du FBI traumatisée par un drame survenu pendant son enfance doit faire face à un tueur machiavélique et déchiffrer les indices qu’il sème derrière lui. Sur le papier Lonlegs coche toutes les cases pour s’inscrire dans la lignée des meilleurs films d’horreur de ces dernières années. 
On pense bien sûr au Silence des agneaux avant que l’intrigue ne bifurque vers le satanisme et l’ambiance trouble chère à la série True Detective. Hélas Nicolas Cage n’est pas Anthony Hopkins et Oz Perkins n’a pas le talent d’écriture et de mise en scène de Nic Pizzolatto et Cary Joji Fukunaga. 
Porté par une esthétique volontairement datée et des effets de style lourdement appuyés, Longlegs hurle à chaque plan son désir d’apporter sa pierre à l’édifice de cette nouvelle vague fantastique passionnante portée par Ari Aster ou David Robert Mitchell. Et la présence de la toujours impeccable Maika Monroe est d’ailleurs le seul lien tangible avec le formidable It Follows sorti dix ans plus tôt. 
Car malgré quelques effets marquants et des idées de mise en scène intéressantes comme l’apparition progressive du visage du tueur, Longlegs déroule une succession de scènes attendues sans prendre le temps de développer ses personnages auxquels on ne s’attache pas vraiment. 
Trauma et tueur d’enfant, satanisme et enquête du FBI, tout y passe et le réalisateur déroule une liste des passages obligés du film d’horreur faussement vintage et tellement désireux de s’approprier le genre qu’il en oublie le spectateur en chemin. 
Le plan final enfonce le dernier clou du cercueil avec un Nicolas Cage en roue libre tellement ridicule qu’il en devient embarrassant et involontairement parodique. 
On préférera se replonger dans la première saison de True Detective, son interprétation exemplaire et son écriture au cordeau pour écouter le Diable nous murmurer à l’oreille.

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