Depuis le temps qu’il fréquente, et sert le genre dans l’ombre de son complice de toujours Alexandre Aja, on était en droit d’attendre de la première réalisation de Grégory Levasseur un film d’horreur, sinon d’épouvante, tendu et efficace. Le résultat n’en est que plus décevant.
Non pas que Pyramide soit un ratage total, loin de là, mais le film n’arrive jamais à trouver son rythme pour au final se tirer une balle dans le pied au cours de ses quinze dernière minutes. Convoquant un genre assez peu exploité récemment sur les écrans, celui des malédictions pharaoniques avec un axe résolument horrifique, Pyramide pose ses jalons dès le début avec une utilisation ponctuelle et plutôt réussie du found footage.
Le casting, au demeurant hétérogène, est porté par une Ashley Hinshaw qui assure à elle seule un capital de sympathie et de charme suffisant pour que le spectateur accroche à son personnage dès le commencement de l’histoire. Il s’en suit quelques scènes savoureuses (celle du personnage interprété par Christa Nicola qui se retrouve empalée et dévorée vivante par des rats géants est particulièrement féroce), une montée en tension qui joue sur des apparitions furtives d’une menace qui ne cesse de se rapprocher. C’est ensuite que les choses se corsent.
Passe encore le personnage récurrent du caméraman qui aligne les blagues les plus creuses en toutes circonstances, l’apothéose est atteinte lors d’un final qui non seulement aligne les apparitions surprises du monstre les unes après les autres, mais dévoile également celui-ci alors que l’effet le plus efficace repose justement sur ce qui n’est pas montré. Le réalisateur tombe dans le piège du Pacte des loups qui voyaient deux heures de film réussi gâché par une bête dévoilée au grand jour et dépourvu de ce fait de toute son aura de danger.
Qu’un scénariste et producteur aussi aguerri que Grégory Levasseur tombe dans un piège aussi grossier est pour le moins étrange, et on s’attendrait même à apprendre que cette fin explicite lui a été imposée par son producteur, si le producteur principal n’était pas Alexandre Aja lui-même. Voici donc une autre incursion dans le genre qui se solde par un amer constat d’échec. C’est dommage car elles ne sont pas si nombreuses. Mieux vaut donc visionner une nouvelle fois l’excellent Les ruines qui illustrait un thème assez similaire avec beaucoup plus d’intelligence.
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