Premier film d’Andres Muschietti, Mama porte indéniablement la marque de son producteur Guillermo del Toro. L’histoire met en scène deux petites filles abandonnées pendant cinq ans dans une maison isolée au fin fond d’une forêt à la suite d’un drame familial. Quand une équipe de recherche financée par leur oncle les retrouve, elles sont adoptées par ce dernier et sa femme qui ne se sent pas du tout prête à ce nouveau rôle de mère de substitution. Mais il semble qu’elles ne sont pas seules et qu’une entité veille sur elle. Mama est avant tout porté par une distribution au cordeau, à commencé par les deux petites filles qui incarnent à merveille ces enfants sauvages. La petite Lilly est particulièrement impressionnante dans son personnage qui oscille entre sauvageonne attachante et inquiétante. Dans le rôle de la tante malgré elle, Jessica Chastain campe un personnage hors norme de chanteuse de rock qui se soucie comme de sa première guitare d’être une mère exemplaire. L’histoire n’est pas d’une originalité folle et fait écho à Ring et nombre de films de revenants avec les apparitions de Mama et son dénouement tragique, mais la vraie force du film tient dans ses personnages particulièrement bien écrits et qui sortent des sentiers battus. Les enfants, et plus particulièrement la plus jeune d’entre elles, restent à l’état sauvage, les parents d’adoption sont des artistes peu préparés à leurs rôles de parents.
Pourtant le film n’évite pas certain clichés, comme par exemple (SPOiLER) le personnage du docteur qui enquête et qui trouve une mort brutale à l’approche de la vérité. Ou celui de la tante qui s’introduit de nuit dans la maison et qui connait elle aussi un sort peu enviable. (FIN DU SPOILER).
Si Mama réserve de beaux moments de frayeurs, on peut aussi regretter que le réalisateur ait choisi de montrer le fantôme de façon aussi évidente, désamorçant ainsi une partie du potentiel horrifique du film.
Malgré tout cela, Mama est une belle réussite, un film marqué par l’ombre de son producteur tant l’ambiance sonore rappelle celle de Mimic (les cliquetis de mandibules d’insectes). Certaines scènes renvoient directement aux films précédents de Guillermo del Toro, comme de vol des papillons qui rappelle la petite fée du Labyrinthe de Pan, ou le rôle central des enfants qui se réfugient dans un monde imaginaire. Belle surprise donc que ce film dans un paysage cinématographique qui n’en compte pas tant que cela.
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