La poursuite de la saga Terminator avait de quoi laisser dubitatif après un second opus contestable bien que formellement réussi, et une troisième partie ne comportant que peu de choses à sauver. La reprise en main de la série par le réalisateur McG n’était pas des plus rassurantes non plus, sauf pour les inconditionnels de sa version clip MTV de Charlie’s Angels.
Et pourtant, Terminator Renaissance se révèle être un digne successeur du Terminator de James Cameron sortie en 1985, doublé d’un redoutable film d’action.
Oubliant ses tendances maniérées, ses ralentis esthétiques et le découpage syncopé de ses derniers films, McG redonne à la série ses lettres de noblesse en nous projetant directement en 2018. Le Jugement Dernier a eu lieu, la guerre entre les hommes et les machines bat son plein. La Terre est dévastée, presque entièrement aux mains des machines de Skynet. Les groupes de survivants se terrent et mènent des actions commandos désespérées. La résistance, galvanisée par John Connors est exsangue. L’apparition de Marcus, un hybride entre l’homme et la machine va bouleverser le cours des choses et les destins de chacun.
La grande force de McG est d’avoir opté pour un look résolument post apocalyptique, une image sombre, des décors boueux qui nous immergent dans ce futur cauchemardesque que les précédents épisodes ne nous avaient fait qu’entrevoir. Le réalisateur a eu l’intelligence de s’entourer d’interprètes solides qui forment une distribution de rêve (Christian Bale, Bryce Dallas Howard, Helena Bonham Carter, Michael Ironside), ainsi que d’inconnus qui, comme Sam Worthington, apporte charisme et crédibilité à leurs personnages. Enfin, la réalisation dynamique, la multitude des machines et la débauche d’effets pyrotechniques associées au score toujours efficace de Danny Elfman font de Terminator Renaissance un spectacle de tous les instants qui ne nous laisse que peu de répit.
Sans s’affranchir totalement des épisodes précédents (les références abondent, de la musique des Guns au « je reviendrai » en passant par une apparition surprise du Terminator original), Terminator Renaissance arrive pourtant à imposer une véritable personnalité, redonnant un souffle nouveau à une franchise riche en possibilités mais jusque là sur le déclin. Si l’on passe les pirouettes scénaristiques et les problèmes engendrés par les voyages temporels (comment John Connors peut il rencontrer son père qui ne l’a pas encore engendré ???), l’introduction du personnage de Marcus donne au film une profondeur jusque là inhabituelle dans la série. Marcus est en effet un homme qui a été exécuté et que l’on a fait revivre sous forme d’une machine, sans toutefois lui ôter toute son humanité, symbolisée par son cœur. La confrontation entre John Connors et Marcus, le sacrifice de ce dernier donnent lieu à des scènes réussies et posent des questions sur la véritable nature de l’homme et ce qui lui donne son humanité.
Une fin largement ouverte nous donne lieu de croire que les studios ne s’arrêteront pas là et qu’un prochain opus est d’ors et déjà en préparation. S’il est du même cru que celui là, c’est plutôt une bonne nouvelle.
1 commentaire:
Voilà une critique très alléchante (je reconnais bien ton style). Un seul regret pour moi de ne pas avoir le temps d'aller le voir ! En tous cas, ça à l'air de faire oublié le très mauvais T3.
CSKshadow.
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