Injustement passé à coté du succès de l’Etrange Noël de Monsieur Jack dont le public n’a retenu que le nom de Tim Burton, Henri Selick signe avec Coraline un conte sombre et intelligent doublé d’un film d’animation parfaitement réussi.
A la manière d’Alice traversant le miroir, Coraline qui s’ennuie dans sa nouvelle maison en compagnie de ses parents trop occupés et de voisins bizarres, découvre une porte secrète qui va la mener dans un monde parallèle. Un monde étrange où elle retrouve ses parents tels qu’elle les rêve, attentifs, joyeux, réalisant ses moindres désirs. Tout semble parfait à une exception prés, tous les personnages qu’elle rencontre ont des boutons cousus à la place des yeux. Et pour cause, ce monde est régit par une terrifiante sorcière qui va tenter de la retenir prisonnière.
Que ce soit dans les thèmes abordés (le passage à l’âge adulte, la notion de responsabilité), la galerie de personnages tous plus invraisemblables les uns que les autres, ou l’animation parfaite et les décors tour à tour féériques et cauchemardesques, Coraline place Henri Selick comme l’un des grands personnages de l’animation contemporaine.
Comme dans l’Etrange Noël de Monsieur Jack, le réalisateur n’a pas son pareil pour passer du rêve au cauchemar et imposer des scènes qui resteront gravées dans les mémoires.
Coraline est un personnage attachant dotée d’une vraie personnalité. Elle croise une galerie incroyable de figures tragi comiques dont chacune possède sa propre personnalité immédiatement reconnaissable en quelques plans, ce qui est la marque des grands réalisateurs. Henri Selick et son équipe s’adressent aussi bien aux (grands) enfants qu’aux adultes et composent un monde totalement délirant tout en étant d’une parfaite cohérence.
Le passage à la 3D se justifie pleinement, notamment lorsque Coraline s’échappe dans son monde parallèle et que le délire commence. Les fleurs entament un ballet endiablé tandis que deux vieilles actrices se métamorphosent en jeunes acrobates et composent un ballet impressionnant. Henri Selick a l’intelligence de se servir de la 3D comme d’un outil au service de son film plutôt que comme d’un élément marketing de plus.
Seul bémol, les lunettes confèrent à l’ensemble une teinte sombre et obscurcissent les images.
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