A première vue rien ne distingue La main des productions horrifiques à base d’adolescents et d’une malédiction encombrante dont il faudra bien trouver le moyen de se débarrasser. A première vue seulement, car cette production australienne se montre beaucoup plus tordue et hargneuse que la grande majorité des films d’horreur calibrés qui envahissent nos écrans à longueur d’année.
Après la traditionnelle scène choc d’ouverture, pour le coup réussie, la présentation des personnages principaux et quelques séquences de possession suffisamment fun pour alimenter les réseaux sociaux, survient le premier grain de sable dans l’engrenage et une descente aux enfers pour Mia, son amie Jade et surtout Riley, le petit frère de cette dernière qui, possédé par des esprits revanchards va donner lieu aux scènes les plus éprouvantes du film.
Car les frères Philippou n’y vont pas par quatre chemins pour illustrer le calvaire d’un gosse dont le seul tort est d’avoir voulu expérimenter une expérience avec l’au-delà.
Alors que la plupart des scénarios enchainent les séquences horrifiques et sacrifient des personnages stéréotypés avant que l’héroïne ne parvienne à rompre le cycle mortifère, La main instille un climat dérangeant, que ce soit au travers des parents (la mère de Jade complètement parano ou le père de Mia perçut dés le début comme une menace potentielle au cours d’une scène filmée en champ contre champ lourde de sous-entendus), du rapport au sexe à travers le petit ami de Jade refusant toute étreinte sous couvert de principes religieux mais au centre de scènes pour le moins perturbantes lors des possessions ou des cauchemars de Mia (au choix, une pelle baveuse roulée à un chien, une séquence onirique de léchage d’orteils) ou de la représentation d’un cas de possession avec des automutilations que n’aurait pas renié William Friedkin sur le tournage de l’Exorciste.
Parfois maladroit dans son approche des personnages et moins pertinent que Ring ou It Follow pour illustrer la viralité du danger, ici réduit à quelques vidéos sur les réseaux sociaux, La main refuse cependant tout manichéisme et se révèle une bonne surprise dans un paysage horrifique qui a tendance à répéter à l’envie les mêmes formules convenues.
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