The Northman fait partie de ces films qui devraient fonctionner sur le papier. Du casting à la mise en scène, de la photo aux costumes en passant par le soin apporté à la reconstitution historique et l’ambition du propos, tout devrait concorder pour accoucher d’une épopée sauvage dans la droite lignée de Conan le barbare dont The Northman s’inspire à plus d’un titre. Hélas cette alchimie ne fonctionne pas, n’est pas John Milius qui veut et la quête vengeresse du prince Amleth s’étire sur d’interminables deux heures dix-sept.
Pourtant, comme il l’avait fait pour The Witch, Robert Eggers remplit chaque case documentaire, des rites funéraires viking jusqu’aux légendes celtiques, dont l’imagerie renvoie d’ailleurs directement aux visuels du jeu vidéo Elden Ring (l’arbre monde, la valkyrie).
Et c’est bien là l’un des problèmes du film, cette impression tenace de visionner un documentaire National Géographic dopé aux hormones, impeccable du point de vue de la reconstitution mais dépourvue d’âme, de cette lueur sacrée qui fait de Conan le barbare un modèle indépassable encore aujourd’hui.
Souvent bavard, trop long et porté par des interprètes à la froideur revendiquée (Alexander Skarsgård, Nicole Kidman, Anya Taylor-Joy, Björk pour ne citer qu’eux), le nouveau film de Robert Eggers est comme ses précédents opus un bel objet auquel il manque ce supplément d’âme pour nous entrainer dans ces contrées enneigées où se dénouent des fils d’Œdipe et se tissent les trahisons qui font les rois.
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