This is the end.
Après avoir incarné James Bond pendant cinq opus, alternant le meilleur (Casino Royale reste indétrônable, tout juste devant le brillant Skyfall) et le franchement décevant (Quantum of Solace et Spectre), Daniel Craig tourne la page avec No Time to Die qui brasse encore et toujours les mêmes thèmes, à savoir un Bond dépassé par un monde dont les codes lui échappent, un dinosaure revendiqué qui n’a pourtant pas dit son dernier mot. Avec cette fois une volonté très prononcée d’humaniser son personnage à tout prix avec une avalanche de révélations, de disparitions, et un final définitif.
Mourir peut attendre s’inscrit-il dans la tradition du personnage créé par Ian Fleming en 1952 ? Après une séquence pré-générique d’une belle intensité et d’une lisibilité exemplaire qui rappelle sur scène le fantôme de Vesper Lynd derrière lequel la malheureuse Léa Seydoux ne cessera de courir en vain (la conclusion de la scène durant laquelle Bond va faire ses adieux à son amour défunt est d’ailleurs limpide, Vesper est et restera son seul et unique amour), le film introduit un méchant peut convaincant dont les motivations resteront flous jusqu’au dénouement final et enchaine les séquences spectaculaires, parfois vaines, sans parvenir à imposer le double féminin supposé de 007 en la personne de Nomi. La belle surprise du film reste le personnage de Paloma incarné par Ana de Armas, en rupture de ton total avec la série, mélange détonnant de charme assumé, de maladresse feinte et d’une force létale hors du commun.
Sans avoir à rougir face à ses prédécesseurs, Mourir peut attendre affiche une volonté un peu trop évidente et au final maladroite de déboulonner le mythe et de coller à l’air du temps. Le film aura le mérite de laisser une page blanche sur laquelle Barbara Broccoli doit déjà se pencher pour les dix prochaines années.
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