Alors que la guerre
gronde aux portes du Japon, Mahito assiste impuissant à la disparition de sa
mère dans l’incendie de l’hôpital où elle travaille. Lorsque son père décide d’épouser
la sœur cadette de sa défunte femme, Mahito quitte Tokyo pour s’installer avec
lui dans un vaste manoir occupé par sa tante et une ribambelle de vieilles domestiques.
La rencontre avec un drôle de héron cendré va bouleverser le cours de sa jeune
existence.
Le deuil, l’esprit des morts, l’environnement, la guerre, tous les
thèmes chers à Hayao Miyazaki sont présents dans Le garçon et le héron qui en
devient une sorte de pot-pourri de l’univers du réalisateur. Mais si le dernier
(à tous les sens du terme ?) opus de l’un des maitres incontestés de l’animation
condense à lui seul une richesse thématique jusqu’alors inégalée, cela suffit
il à en faire une œuvre majeure ? Pas sûr.
Car si la qualité de l’animation
des studios Ghibli nourrit un récit initiatique traversé de moments de bravoure
et de poésie, Le garçon et le héron n’en demeure pas moins très long dans le
déroulé de son histoire et d’une opacité parfois déconcertante.
Même s’il pioche
dans l’incroyable iconographie de l’univers Miyazaki, le film n’arrive jamais à
renouer avec la sauvagerie animiste de Princesse Mononoke, la poésie et la tendresse
de Mon voisin Totoro ou encore l’incroyable melting-pot thématique de ce qui
reste encore à ce jour son chef d’œuvre, Le voyage de Chihiro.
Alors que l’empreinte
de Lewis Caroll et notamment du périple d’Alice au Pays des Merveilles devient
de plus en plus évidente au fil de ses réalisations, Hayao Miyazaki inscrit Le
garçon et le héron dans la continuité de son œuvre (la guerre dont on devine
les prémices dans Le vent se lève est ici bien présente) mais semble frappé
par le même syndrome que David Lynch, celui d’un réalisateur incontesté à la
filmographie ponctuée d’œuvres majeures et qui, une fois atteint leur point d’orgue
(Le voyage de Chihiro / Mulholland Drive sortis tous les deux en 2001) se
perdent dans les méandres de leurs propres univers au risque de laisser un
bonne partie de leurs spectateurs au bord du chemin.
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